Gaza : "Qu'est-ce qu'on attend pour laisser rentrer ces tonnes d'aides ?", alertent des Franco-Palestiniens

Largages aériens, entrée de camions par le nord, nouveaux couloirs humanitaires et fenêtres de "pause tactique" entre 10 et 20h : depuis dimanche 27 juillet, Israël desserre un peu l'étau autour de Gaza. L'armée israélienne a annoncé une pause humanitaire quotidienne de 10 heures dans ses opérations dans certaines parties de la bande de Gaza, ainsi que l'ouverture de routes sécurisées pour l'acheminement de l'aide, dans un contexte de pression internationale croissante face à l'aggravation de la crise alimentaire dans la région.

Cette reprise de l'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne est une lueur d'espoir qui peine à rendre optimiste Fadi Kattan, cuisinier et auteur, qui vit en Cisjordanie. Le Franco-Palestinien dire craindre une demi-mesure, vu le vocabulaire employé : "Quand vous utilisez les mots pause tactique, etc., cela veut dire que l'attaque israélienne, le génocide contre Gaza, continue".

"Affamés, nos employés continuent à travailler"

Il dénonce une aide au compte-goutte, comme s'il s'agissait d'une catastrophe naturelle. "Qu'est-ce qu'on attend pour rouvrir les frontières, laisser rentrer toutes ces tonnes et ces tonnes d'aliments, de médicaments qui sont à la frontière, prêts à rentrer, et qu'Israël n'a pas laissées rentrer ?", s'interroge-t-il.

Nizar Badran, qui préside la branche française de PalMed, une ONG qui gère des centres médicaux à Gaza, confie rester dans le flou, tant que ses collègues et ses malades ne reçoivent pas l'aide humanitaire. "Nos employés continuent à travailler, malgré qu'ils soient affamés et malgré qu'ils arrivent avec des vertiges et ne tiennent même pas debout", décrit-il.

Le médecin accuse Israël de chantage à l'aide humanitaire, utilisé comme une arme de guerre. Pour lui, une seule solution : "Pour soulager la famine, il faut arrêter le combat et arrêter la guerre. Il faut aussi ouvrir tous les points de passage. Le besoin actuel, c'est 600 camions par jour !". Jusqu'à cette reprise partielle de l'aide humanitaire, seule une trentaine de camions entraient chaque jour dans l'enclave.