Qu’est-ce que le chypre, l’accord le plus cérébral de la parfumerie ?
C’est probablement l’accord le plus cérébral de la parfumerie. Contrairement aux parfums floraux, boisés et autres gourmands qui suggèrent d’emblée, par leur seul vocabulaire, un type d’odeurs, le chypre, lui, n’évoque pas grand-chose aux néophytes. « C’est une structure abstraite et difficile à appréhender, concède Christine Nagel, qui vient de composer Barénia, le dernier parfum d’Hermès. En général, un chypre est construit autour d’une tête hespéridée, souvent la bergamote ; d’un bouquet floral plutôt opulent avec la rose et le jasmin ; de mousse de chêne, de patchouli et de ciste labdanum. » C’est d’ailleurs cet accord type mis au point par François Coty, en 1917, qui donnera naissance à la nouvelle famille olfactive. Pour son chypre, il veut « un parfum de mousse ambrée émanant à certaines heures des bois et des forêts » qui lui rappelle ses promenades d’enfant ; soit des notes terreuses de mousse de chêne qu’il couvre par un surdosage de jasmin…