Attentat près de la tour Eiffel : l’assaillant présenté à un juge antiterroriste
Quatre jours après l’attaque mortelle au couteau survenue samedi soir près de la tour Eiffel, le Parquet national antiterroriste (Pnat) a prévu d’ouvrir ce mercredi 6 décembre une information judiciaire. L’auteur de l’attentat, Armand Rajabpour Miyandoab doit être présenté, ce même jour, devant un juge antiterroriste en vue d’une mise en examen. Le Franco-Iranien, âgé de 26 ans, était connu des services de renseignement pour son islamisme radical et ses troubles psychiatriques. Il dit avoir agi en « réaction à la persécution des musulmans dans le monde ». Pendant sa garde à vue, il est resté, selon une source proche de l’enquête, « très froid », « clinique », « désincarné ».
Les gardes à vue de proches levées
Dimanche, ses parents et une proche avaient été placés en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI). Les premiers ont été remis en liberté dès lundi. Celle de la jeune femme de 27 ans a finalement été levée « sans poursuites à ce stade ». Appartenant « à la sphère djihadiste », cette dernière aurait reçu, selon certains médias, une proposition de mariage récente de la part de l’assaillant. « Il n’y a pas d’éléments à son encontre susceptibles de caractériser une infraction pénale », a précisé le Pnat.
La question du suivi des détenus en débat
Le gouvernement se retrouve sous pression depuis cet attentat, survenu après celui d’Arras (Pas-de-Calais), mi-octobre, qui a coûté la vie à un enseignant et conduit au relèvement du plan Vigipirate au niveau maximal « urgence attentat ». Et qui a posé la question du suivi des détenus. Armand Rajabpour-Miyandoab avait déjà été condamné à cinq ans d’emprisonnement pour association de malfaiteurs terroriste, après un projet d’action violente à la Défense, le quartier des affaires à l’ouest de Paris, en 2016. Il était sorti de prison en mars 2020.
De la difficulté de l’injonction thérapeutique
Son suivi médical suscite également interrogations et critiques. « Le risque zéro n’existe pas. Exiger, cela n’est pas possible. Ce que l’on doit exiger des dirigeants, c’est que nous soyons pro-actifs », a commenté le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti mercredi matin sur France 2. « La difficulté ici est l’injonction thérapeutique. Comment on peut contraindre quelqu’un à prendre ses médicaments ? C’est-ce à quoi nous réfléchissons », a-t-il précisé. « Il y a eu manifestement un ratage psychiatrique », avait tranché, lundi, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, estimant lui aussi qu’il fallait « réfléchir à tout ça pour protéger les Français ».