La France et l'Algérie sont "sur une voie de réconciliation après plusieurs mois de brouille diplomatique", estime l'historien Benjamin Stora
Après la visite à Alger du ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, dimanche 7 avril, la France et l'Algérie sont "sur une voie d'apaisement, de réconciliation après plusieurs mois de brouille diplomatique extrêmement importante entre les deux pays", estime, sur France Inter, lundi, l'historien Benjamin Stora, spécialiste des relations franco-algériennes. Jean-Noël Barrot a d'ailleurs affirmé la volonté des deux pays d'entrer dans une nouvelle phase". Ces derniers mois, les relations entre Alger et Paris se sont tendues, notamment sur les questions du Sahara occidental, de l'emprisonnement de l'écrivain Boualem Sansal ou encore de la réadmission dans leur pays d'origine des Algériens sous obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Cette fois-ci, Benjamin Stora note que "le ton a changé". "Jusqu'à présent, les rapports étaient exprimés en termes de bras de fer, d'affrontements avec l'Algérie", observe l'historien. "Le dossier est passé des mains du ministre de l'Intérieur à celles du ministre des Affaires étrangères et surtout du président de la République lui-même, qui s'est investi dans ce rapport compliqué avec l'Algérie", rappelle le spécialiste de l'Algérie.
Vers une grâce présidentielle pour Boualem Sansal ?
Il souligne "plusieurs points importants" dans la déclaration de Jean-Noël Barrot, comme "le fait qu'on puisse reprendre la coopération sur la question des OQTF" ou encore le fait qu'a été "évoquée de manière publique la possibilité d'une grâce présidentielle" de Boualem Sansal. Le parquet a annoncé avoir fait appel, jeudi 3 avril, de la condamnation à cinq ans de prison ferme de l'écrivain franco-algérien.
Benjamin Stora, auteur d'un rapport sur les questions mémorielles franco-algériennes, est lui aussi invité à se rendre à Alger par le président algérien pour "discuter de la question compliquée, difficile, des restitutions qui peuvent être faites d'objets appartenant à certains personnages très importants de l'histoire de l'Algérie". Ces objets, "pris au moment de la conquête de l'Algérie au 19e siècle", précise-t-il, sont aujourd'hui en France.