Grève à la SNCF : quatre questions sur l'appel à la mobilisation des contrôleurs et des conducteurs de trains à partir du 5 mai
Les trains vont-ils circuler lors du week-end prolongé du 8-Mai ? Trois syndicats ont appelé les agents de la SNCF à la grève le mercredi 7 mai, veille du jour férié, et les vendredi 9, samedi 10 et dimanche 11 mai, à l'occasion de ce week-end prolongé, synonyme de forte affluence dans les gares. La CGT-Cheminots a même lancé l'initiative, vendredi 11 avril, d'un mouvement dès le lundi 5 mai. Franceinfo revient en quatre questions sur ce mouvement social.
1 Qui appelle à la grève ?
Trois syndicats et un collectif sont à l'initiative de cet appel à la grève. C'est SUD-Rail, troisième organisation syndicale au sein ddu groupe, qui a en premier, jeudi 4 avril, appelé à la mobilisation.
Puis le syndicat a été suivi par un influent collectif de contrôleurs, un groupe informel qui était à l'initiative des grèves très suivies de Noël 2022 et de février 2024, et par Force ouvrière (cinquième organisation syndicale), peut-on lire dans un communiqué. Enfin, la CGT-Cheminots, première organisation syndicale de la SNCF, a appelé les contrôleurs ainsi que les conducteurs à débuter la mobilisation dès le lundi 5 mai.
2 A quelles dates ?
L'appel de SUD-Rail et du collectif de contrôleurs concerne le week-end prolongé du 8-Mai, avec un mouvement débutant le mercredi 7 mai, puis du vendredi 9 au dimanche 11 mai (n'incluant pas le jeudi 8 mai, qui est férié), peut-on lire dans un tract publié sur le compte Bluesky du syndicat.
Le mouvement de grève de la CGT-Cheminots débuterait dès le lundi 5 mai, incluant donc les mardi 6 et mercredi 7 mai, sans donner plus de précisions sur le jeudi8.
3 Quelles sont les raisons de cette mobilisation ?
Les syndicats revendiquent de meilleures conditions de travail, ainsi que la revalorisation de certaines primes. Les organisations syndicales veulent ainsi mettre fin aux changements de planning "à la dernière minute", dénonce sur franceinfo Axel Persson, agent de conduite et secrétaire général du syndicat CGT-Cheminots de Trappes et Rambouillet. Dans son communiqué, la CGT-Cheminots critique également l'utilisation de nouveaux outils informatiques qui "participe[nt] à la dégradation des relations entre opérateurs et chefs de bord".
Dans le détail, concernant les contrôleurs, la CGT demande une "revalorisation" de la "prime de travail" ainsi que la révision des "paramètres" des logiciels d'organisation du travail qui provoquent "d'importants désagréments dans le quotidien" des agents. Pour les conducteurs, le syndicat souhaite la "réouverture des négociations sur la refonte de la prime traction", un "élément de rémunération important chez les conducteurs". Un système"injuste, archaïque", dénonce Axel Persson, car ces "primes n'ont pas été revalorisées alors que le nombre de kilomètres que nous parcourons a augmenté". Or elles "sont censées rémunérer la productivité", selon le syndicaliste.
4 Quelles perturbations sont envisagées ?
Pour l'heure, il est encore difficile de dire avec précision quelle sera l'ampleur des perturbations. La CGT-Cheminots et SUD-Rail sont deux des trois organisations syndicales les plus représentatives au sein de la compagnie ferroviaire, représentant à elles deux 51,11% des suffrages exprimés lors des élections professionnelles de 2022. Quant à Force ouvrière, le syndicat avait recueilli 7,79% des voix. L'Unsa, deuxième syndicat avec 22,1% des voix et la CFDT (15,94%), n'ont pour l'heure pas appelé à la mobilisation.
De son côté, la direction de SNCF Voyageurs, sollicitée par l'AFP, a estimé lundi que "le temps [était] au dialogue social, c'est la seule voie possible", ajoutant que les organisations syndicales avaient été reçues ces derniers jours. Début avril, le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet, s'était dit sur France Inter "très confiant" dans le fait que le "dialogue social" allait "permettre à tous les Français de voyager en sérénité dans les prochaines semaines". Selon le PDG, l'entreprise, dans un contexte d'ouverture à la concurrence, "ne peut vraiment pas se permettre une grève".