La SNCF s’apprête à connaître une mobilisation syndicale intense le mois prochain
Sud Rail, troisième syndicat de la SNCF, appelait déjà à une grève des contrôleurs les 9, 10 et 11 mai, à laquelle s’était joint un influent collectif de contrôleurs. Mais la CGT vient de se greffer au mouvement à travers sa branche cheminot, première centrale syndicale de la compagnie ferroviaire. La CGT qui appelle aux débrayages dès le 5 mai, c’est-à-dire au début de la semaine qui précède le pont du 8-Mai. Sept jours sont donc désormais susceptibles d’être fortement perturbés pour les clients de la SNCF. Il est préférable d'anticiper dès maintenant pour toute personne ayant prévu de voyager à cette période.
Pour les contrôleurs, la CGT réclame une revalorisation de la prime de travail. Il est également demandé de passer en revue les paramètres des logiciels d’organisation des taches. Des logiciels qui, dans leur forme actuelle, selon la CGT, ne facilite pas le quotidien des agents. Pour ce qui est des conducteurs, la centrale syndicale souhaite rouvrir des négociations sur la refonte de la ‘"prime traction"’, héritée du XIXe siècle sur la base de la prime "charbon", qui a évolué depuis.
Marges de manœuvres étroites pour la SNCF
Le patron de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet, explique que nous sommes dans le temps de la négociation. En réalité, rien ne dit que les Français pourront voyager en toute sérénité dans les prochaines semaines. Une situation délicate pour la compagnie qui avance dans le contexte particulier de la concurrence. Les compagnies privées, dont les groupes étrangers qui opèrent sur le réseau national, se frottent les mains.
Il faut savoir que les salaires de la compagnie dépassent déjà le niveau d’inflation, et les négociations salariales prévoient une hausse moyenne des salaires de 2,2% contre 1,5% dans les autres secteurs, dont le privé, selon la Banque de France. Pour les basses rémunérations, la règle en vigueur dans le groupe est celle du "SMIC +10% minimum". Quant aux embauches, la SNCF a recruté l’année dernière un peu plus de 8 300 personnes, ce qui fait plus que compenser les 6 000 départs, dont les retraites. Voici donc pour le contexte et les marges de manœuvres pour la SNCF étroites, on le voit, qui plus est si le groupe veut rester compétitif face à la concurrence de plus en plus vive dans le transport de voyageurs en France.