L'Ukraine lance sur la Russie une attaque majeure de drones et de missiles
Une attaque d'ampleur de drones ukrainiens a touché mardi 14 janvier des sites énergétiques et industriels dans plusieurs régions de Russie, à des centaines de kilomètres de l'Ukraine, provoquant des incendies, ont annoncé les autorités locales.
L'armée ukrainienne a affirmé de son côté avoir frappé une usine chimique produisant des explosifs pour l'armée russe dans la région frontalière russe de Briansk.
"Les drones ont réussi à distraire les défenses aériennes russes, ouvrant la voie aux missiles qui ont atteint les cibles principales", puis une nouvelle vague de drones a frappé des infrastructures autour ce site, a indiqué l'armée ukrainienne dans un communiqué.
Kiev a également visé dans la nuit la république du Tatarstan et la région de Saratov, sur la Volga, toutes deux situées à plusieurs centaines de kilomètres de la frontière ukrainienne.
Dans la banlieue de Kazan, chef-lieu du Tatarstan, "une citerne de gaz a pris feu (...) à la suite d'une attaque de drone", a indiqué sur Telegram le gouvernement local, qui assure que "personne n'a été blessé" et précise que le dirigeant régional, Roustam Minnikhanov, s'est rendu sur les lieux de l'incendie.
Selon des médias locaux, qui ont diffusé des images d'une grande flamme et d'un panache de fumée noire s'élevant vers le ciel, l'attaque a visé un dépôt de gaz liquéfié près d'une usine chimique.
"Attaque massive de drones"
Dans la région de Saratov, située à environ 700 kilomètres au sud-est de Moscou, "deux entreprises industrielles ont été endommagées" à la suite d'une "attaque massive de drones", a écrit sur Telegram le gouverneur Roman Boussarguine.
Un incendie a été provoqué par cette attaque sur une entreprise à Engels, a-t-il indiqué, sans préciser la nature des dégâts causés à la deuxième entreprise frappée, située elle à Saratov.
Selon Roman Boussarguine, les cours dans les écoles à Saratov et Engels vont être assurés à distance mardi, en raison des attaques de drones.
Un responsable ukrainien, Andriï Kovalenko, à la tête du centre de lutte contre la désinformation, un organe de communication gouvernemental, a moqué sur Telegram les "lacunes du système de défense antiaérienne russe".
"Raffineries de pétrole, dépôts pétroliers, usines produisant des composants d'armes, autant d'éléments sans lesquels l'armée russe ne pourra pas combattre de manière intensive", a-t-il assuré.
Il a cité des attaques ayant visé Engels, Saratov, Kazan, mais aussi les régions de Briansk et de Toula, près de Moscou.
Selon lui, la frappe sur Kazan a "endommagé" l'usine Orgsintez, l'une des plus grandes entreprises de l'industrie chimique du bois en Russie.
Une "installation stratégique" visée
Andriï Kovalenko a assuré qu'il s'agit d'une "installation stratégique qui revêt une importance directe pour le complexe militaro-industriel russe", dont les composants sont utilisés dans la production de véhicules blindés et d'armes.
La ville d'Engels a déjà été visée le 8 janvier par une importante attaque de drones qui a provoqué un incendie sur un site pétrolier. Selon les autorités russes, deux pompiers sont morts dans cet incendie, qui n'a pu être maîtrisé que cinq jours après son déclenchement.
L'armée de l'air ukrainienne a de son côté affirmé mardi avoir abattu 58 drones lancés par la Russie, tandis que 21 autres ont été éliminés par brouillage ou se sont écrasés.
Dans la région de Kharkiv, dans le nord-est du pays, un homme âgé de 52 ans a été tué par des tirs d'artillerie russes, selon les autorités locales.
Kiev et Moscou ont intensifié leurs frappes ces derniers mois et veulent renforcer leurs positions avant le retour à la Maison Blanche de Donald Trump le 20 janvier, le président américain élu ayant dit vouloir œuvrer à arrêter la guerre dès sa prise de fonction.
Sur le terrain, les forces russes ont poursuivi ces derniers mois leur avancée, s'emparant notamment de la ville de Kourakhové sur le front est et parvenant à établir une tête de pont sur la rive occidentale de la rivière Oskil, qui faisait office de frontière entre les positions des deux camps.
Côté ukrainien, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, est arrivé mardi matin à Kiev, où il doit évoquer la poursuite du soutien militaire à l'Ukraine.
L'Allemagne est le deuxième pourvoyeur d'aide militaire à l'Ukraine derrière les États-Unis, mais l'ampleur et la nature de ce soutien fait l'objet de nombreuses tergiversations de la part du gouvernement Olaf Scholz depuis trois ans, et de nouveau en vue des élections législatives du 23 février.
Avec AFP