Les écoles ferment à Beyrouth après de nouvelles frappes israéliennes meurtrières
Les écoles sont fermées lundi 18 novembre à Beyrouth, au lendemain de frappes israéliennes meurtrières qui ont visé le cœur de la capitale libanaise. Ces bombardements ont tué au moins six personnes, selon le ministère libanais de la Santé, dont le principal porte-parole du Hezbollah, Mohammad Afif.
L'armée israélienne, qui bataille contre le Hezbollah au Liban et contre son allié palestinien du Hamas dans la bande de Gaza, a mené depuis la nuit de nouvelles frappes sur ces deux fronts. Huit personnes ont été tuées dans des raids menés tôt lundi dans le centre et le sud du territoire palestinien assiégé, selon la Défense civile de Gaza.
Le Hezbollah, quant à lui, continue de revendiquer quotidiennement des tirs sur Israël, dont il affirme repousser les troupes dans le sud. L'armée israélienne a fait état, lundi, d'environ 30 projectiles tirés depuis le Liban.
Au Liban, les écoles "publiques et privées et les institutions d'enseignement supérieur privées qui assurent des cours en présentiel" resteront fermées jusqu'à mardi inclus, selon le ministère de l'Éducation. Nombre d'écoles dans le pays ont déjà été transformées en centres d'accueil pour des habitants déplacés par le conflit.
Les frappes provoquent un incendie
L'armée israélienne, dont les raids aériens massifs depuis le 23 septembre ont largement décimé la direction du mouvement, a confirmé dimanche soir la mort de Mohammad Afif, qu'elle a qualifié de "chef de la propagande" de la milice chiite.
Membre du Hezbollah depuis le début des années 80, il faisait partie du cercle rapproché de l'ancien chef du mouvement, Hassan Nasrallah, tué par l'aviation israélienne fin septembre dans la banlieue sud de Beyrouth.
Dans l'une des frappes dimanche dans le centre de Beyrouth, "un projectile a pénétré dans notre boutique et a explosé ici", a déploré, lundi matin, Choukri Fouad, un des commerçants de la rue Mar Elias, où les voitures carbonisées côtoient les gravats.
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"Les cuves à mazout" où les habitants stockent du carburant "ont explosé", provoquant un incendie, ajoute-t-il à l'AFP : "en un quart d'heure, le labeur de toute une vie a été perdu".
En 13 mois d'hostilités, plus de 3 480 personnes ont été tuées au Liban selon le ministère de la Santé, la majorité depuis le 23 septembre ; côté israélien, 45 civils et 78 militaires ont été tués.
La semaine dernière, le Liban a fait savoir qu'il examinait une proposition de trêve américaine dans la guerre entre Israël et le Hezbollah, tandis que le Hamas s'est dit prêt à un cessez-le-feu à Gaza. Cependant, les deux guerres n'ont montré jusqu'ici aucun signe d'apaisement.
"Chaos" dans le camp d'Al-Mawasi
Selon la Défense civile, parmi les huit morts recensés dans la matinée, quatre étaient membres d'une même famille, tués dans une frappe israélienne sur une tente du camp de déplacés d'Al-Mawasi, près de Khan Younès (sud), a rapporté l'AFP.
À l'arrivée du froid, des dizaines d'autres tentes ont été détruites, décrit pour l'AFP un témoin, Said al-Burai. "L'explosion, puissante, a provoqué un incendie, plongeant le secteur dans le chaos", sous les hurlements "des femmes et enfants", relate-t-il.
D'après Reuters, les frappes israéliennes dans la bande de Gaza, notamment contre des camps de réfugiés, ont fait 20 morts lundi, dont deux enfants, ont déclaré des médecins.
Quatre personnes, dont deux enfants, ont été tuées dans une frappe aérienne contre un campement de tentes dans la zone côtière d'Al-Mawasi, désignée comme zone humanitaire.
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Deux autres ont été tuées dans des abris à Rafah, dans le sud de l'enclave palestinienne, ont indiqué des responsables de la santé. Des médecins ont fait état de la mort d'une troisième personne à Rafah après un tir de drone.
L'armée israélienne a déclaré avoir mené des frappes sur des "cibles terroristes" à Beit Lahiya, dans le nord du territoire. Selon des médecins, un missile israélien a frappé une maison, tuant au moins deux personnes et en blessant plusieurs autres.
Sept personnes sont mortes et dix ont été blessées dans une frappe aérienne sur une maison de la ville de Gaza, selon des médecins. Quatre personnes ont péri lundi dans un bombardement israélien sur le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de l'enclave, ont-ils précisé ensuite.
Israël n'a fait aucun commentaire dans l'immédiat.
Les frappes israéliennes menées sans relâche depuis plus d'un an dans le territoire assiégé et en proie à un désastre humanitaire y avaient fait au moins 60 morts dimanche, dont plus de la moitié à Beit Lahia, dans le nord, selon la Défense civile.
La guerre dans la bande de Gaza, qui a déplacé la quasi-totalité de la population de quelque 2,4 millions d'habitants, a fait au moins 43 922 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les données sont jugées fiables par l'ONU.
Avec AFP