Frappes américaines en Iran : éviter l'escalade, une priorité pour l'Union européenne

La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, marginalisés par l'opération militaire américaine, ont pressé l'Iran "de ne pas entreprendre d'autres actions susceptibles de déstabiliser la région". Il faut éviter une escalade, c’est la première préoccupation des Européens depuis dimanche, et c’est en particulier la substance de la déclaration commune du trio France - Allemagne - Royaume-Uni.

"Nous appelons l'Iran à s'engager dans des négociations conduisant à un accord qui réponde à toutes les préoccupations liées à son programme nucléaire. Nous sommes prêts à contribuer à cet objectif en coordination avec toutes les parties", ont affirmé le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz, en première ligne dans les tentatives de régler la question par la voie diplomatique, jusqu'ici en vain. 

Le discours est le même au sein de l’Union européenne, un véritable consensus sur la nécessité de désescalade. Conséquence, la table des négociations est la seule solution à la crise, selon la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen. Les Européens ont pour eux d’être des partenaires diplomatiques acceptables pour les Iraniens. Ils sont favorables à une nouvelle réunion des trois pays et de la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas avec leur homologue iranien, comme vendredi dernier à Genève.

Pas de réelle condamnation européenne des frappes

Le président du conseil européen António Costa se dit "gravement alarmé" mais pour autant, il n’y a pas de véritable condamnation européenne des frappes américaines contre l’Iran. Le président du Conseil européen, à l’instar d’Ursula von der Leyen, insiste sur la nécessité de respecter le droit international, mais c’est la seule véritable critique exprimée.

Résultat, les chances de convaincre l’Iran de renouer le dialogue sont pour l’instant ténues d’autant que les Européens affirment en chœur que le pays ne doit jamais disposer d’une arme nucléaire, ce qui serait "une menace pour la sécurité internationale", écrit Kaja Kallas sur X. Les 27 ministres des Affaires étrangères de l’Union sont réunis lundi 23 juin à Bruxelles. Ils vont chercher à s’imposer pour peser dans la recherche d’une issue à ce conflit.