Gaza : Israël décrète une pause humanitaire

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Sac de farine sur les épaules. Par milliers, des Gazaouis accablés par la faim et la soif reçoivent enfin les précieuses denrées qu'ils attendent depuis cinq mois. Dimanche 27 juillet au matin, des camions d'aide humanitaire franchissent la frontière égyptienne où le poste de contrôle côté palestinien est fermé par les Israéliens depuis plus d'un an. Depuis les airs, trois avions jordaniens et émiratis ont largué 25 tonnes d'aide sur l'enclave. Une ligne de vie essentielle pour plus de 2 millions d'habitants.

"J'ai réussi à avoir un sac de farine pour mes enfants. Ça fait deux mois qu'on n'en avait plus", a témoigné un homme. "J'ai récupéré ce sac de farine devant un char israélien. Et là, ça fait quatre kilomètres que je marche avec ça sur les épaules", a expliqué un autre habitant.

Le Programme alimentaire mondial alerte

Cédant à la pression internationale, l'État hébreu dessert quelques palettes sur Gaza. Dans la nuit de samedi à dimanche, opérations de communication : sept palettes de farine et conserves sucrées sont larguées sur l'enclave par avion. Et l'armée israélienne, qui contrôle la grande majorité du territoire, s'engage aussi à des pauses tactiques quotidiennes d'opérations militaires à Gaza, Deralbala et El Mawasi, pour permettre l'acheminement et la distribution des stocks de vivres ou de médicaments, bloqués depuis des semaines. "Il existe des couloirs sécurisés. Ils ont toujours existé. Mais aujourd'hui, c'est officiel : il n'y aura plus d'excuse", a déclaré Benyamin Netanyahou.

Malgré les pauses dans les combats, au moins 27 Palestiniens ont été tués dimanche, selon la Défense civile palestinienne. 13 d'entre eux l'ont été tués lors des distributions alimentaires, selon l'Agence palestinienne WAFA. "Pour qu'on puisse vraiment atteindre ces populations, relancer nos distributions, relancer les boulangeries, il faut que nous ayons un cessez-le-feu. Il est essentiel qu'il arrive sur le terrain", a affirmé un membre d'une ONG.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) estime que 470 000 personnes subissent des conditions semblables à une famine. Parmi elles, des enfants ; selon les hôpitaux, au moins 87 sont morts de faim à Gaza depuis le début de la guerre, dont 6 durant au cours des dernières 24 heures.