Mondiaux de cyclisme : Israël profite de l’événement pour étendre sa propagande

Israël est bien présent au Rwanda. Ses athlètes participent aux Mondiaux de cyclisme, contrairement aux Russes, et l’État profite de l’événement pour étendre son influence. Jeudi, l’équipe professionnelle Israël-Premier Tech a inauguré dans le district de Bugesera, à 40 kilomètres de Kigali, une académie de cyclisme pour les jeunes Rwandais, « Home of Dreams » (Maison des rêves).

Sur place, drapeaux israéliens et blason de l’équipe sont omniprésents. Les cyclistes qui profitent du centre d’entraînement doivent revêtir le maillot d’Israël. « C’est une opportunité superbe d’avoir du très bon matériel et des infrastructures modernes », se réjouit Evelyne, 17 ans, croisée à proximité du centre, au lendemain de l’inauguration à laquelle l’Humanité n’était pas conviée.

Mais derrière les beaux vélos, le parcours de BMX et les vestiaires flambant neufs, il s’agit d’abord d’une opération de communication et d’une instrumentalisation faite autour de ce projet « philanthropique ».

« Promouvoir notre pays pour montrer le vrai visage d’Israël »

Une idée du manager d’Israël Premier-Tech, Sylvan Adams, qui, en 2020, assumait sur France Inter son objectif de « promouvoir notre pays pour montrer le vrai visage d’Israël ».

Pour s’implanter à Bugesera, celui qui considère la guerre à Gaza comme « la plus humaine de l’histoire » a convaincu le gouvernement rwandais et l’UCI (Union cycliste internationale). Les représentants de l’organisation présents mercredi ont salué le projet et posé sous les couleurs israéliennes.

Cette inauguration intervient alors qu’Israël Premier-Tech a été l’objet de manifestations lors du Tour d’Espagne, qui en ont amputé plusieurs étapes. Samedi, les organisateurs du Grand Prix d’Émilie, en Italie, ont même écarté l’équipe de la compétition pour « raisons de sécurité ».

Celle-ci pourrait même disparaître, ses sponsors secondaires ayant fixé un ultimatum la semaine dernière : « Sans changement de nom, sans changement de nationalité, nous ne continuerons pas. »

Mais Sylvan Adams compte poursuivre sa propagande, comme ici au Rwanda, pays qu’il a choisi pour « son histoire, marquée comme Israël par un terrible génocide ». Le cynisme à son comble.

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