À Kigali, des Mondiaux de cyclisme entre ferveur et démonstration de soft power du Rwanda

Kigali, envoyé spécial.

Xaverine Nizeré s’est élancée avec « les genoux qui tremblent ». Dimanche, la Rwandaise de 23 ans a inauguré les Mondiaux de cyclisme à Kigali, en prenant le premier départ du contre-la-montre féminin, dans un brouhaha immense. L’image de ses premiers coups de pédale, accompagnés de dizaines de tambours et de danseurs, dans un stade plein, est historique.

« Tout le monde me parle de ce départ, mais j’ai aussi terminé », déclare-t-elle, en riant, au surlendemain de sa 27e place. Détendue, cette fois, sous les palmiers de son hôtel, elle s’émeut tout de même de ce « moment unique », cette « sensation de représenter l’Afrique tout entière ».

Car, avec ces championnats du monde, le Rwanda accueille la plus grande compétition sportive organisée sur le continent, après les Coupes du monde de rugby (1995) et de football (2010) en Afrique du Sud. Pour tout le pays, l’événement est colossal. « Tout est suspendu, les écoles sont fermées, il n’y a que les hôteliers et les cyclistes qui travaillent », se marre Patrice, maçon de 34 ans, présent sur les bords des routes...