Roland-Garros 2025 : l’interrogation Novak Djokovic, sans repère mais toujours en quête d'un 25e Grand Chelem
Il sera l'un des points d'attention de la quinzaine, mais peut-être pas de la façon dont il aurait espéré il y a quelques mois. Sur la terre battue de Roland-Garros, Novak Djokovic s’avance avec bien plus de doutes que de certitudes. À deux jours du coup d’envoi du Grand Chelem parisien, il n'a en effet remporté, à Genève mercredi, que son premier match sur le circuit depuis sa demi-finale gagnée au Masters 1000 de Miami fin mars. Il s'agissait aussi de son premier succès sur terre battue cette saison. Plus que jamais, il semble encore chercher ses repères. Signe de ce désarroi : il s'est séparé de son entraîneur, Andy Murray, moins de quinze jours avant le début de Roland-Garros.
Éliminé d’entrée à Monte-Carlo par Alejandro Tabilo, et à Madrid par Matteo Arnaldi, le Serbe avait ensuite déclaré forfait à Rome, le dernier des trois grands rendez-vous sur l'ocre avant d'attaquer Roland-Garros. Invité de dernière minute par les organisateurs de l'ATP 250 de Genève, il y a décroché sa première victoire sur la surface cette saison, face au Hongrois Martin Fucsovics, 134e joueur mondial. "C'est un chapitre différent de ma vie. Je ne suis pas particulièrement habitué à ce genre de circonstances où je perds plusieurs matches consécutifs, des tournois, des premiers tours", a-t-il déclaré en conférence de presse depuis la cité suisse, mardi.
"Après deux matchs, il a souvent un petit bobo qui l'empêche de défendre ses chances"
Ces derniers mois, le Serbe a notamment été miné par les pépins physiques et le manque de rythme. En Australie, pour le premier Grand Chelem de la saison, il avait été contraint à l'abandon en demi-finales face à Alexander Zverev à cause d'une déchirure musculaire à la cuisse gauche. Quelques semaines plus tôt, il avait renoncé au Masters de fin de saison, également sur blessures. Des soucis physiques à répétition qui jouent forcément sur sa capacité à enchaîner.
"La question que je me pose, c’est ‘est-ce que Novak Djokovic est capable d'enchaîner quatre ou cinq matchs d'affilée ?’, s'interroge Arnaud Clément, ancien 10e mondial et consultant franceinfo: sport. La réponse est non, on l'a vu par le passé. Après deux matchs, il a souvent un petit bobo qui l'empêche de défendre ses chances". "C'est une nouvelle réalité pour moi, essayer de gagner un match ou deux, sans vraiment penser à aller loin dans le tournoi", avait lui-même reconnu Djokovic après son élimination d’entrée à Madrid.
"Ces derniers temps, physiquement il était très irrégulier. Il manquait d'énergie, de mobilité. D'une semaine à l'autre, c'était très différent. C'est ça qu'il faudra régler dans sa prépa physique. Car son jeu, il l'a toujours mais il ne peut pas le développer sans son physique."
Arnaud Clément, ancien top 10à franceinfo: sport
Le Serbe doit également gérer la séparation avec son entraîneur Andy Murray, annoncée mi-mai, après six mois seulement d'association. "Nous avons senti que nous ne pouvions pas tirer plus de cette collaboration sur le terrain, et c’est tout ce qu’il y a à dire [...] Nous n’avons tout simplement pas atteint ce que nous espérions tous les deux atteindre en termes de résultats", a-t-il expliqué face aux médias. Accompagné par l'Ecossais, Djokovic a atteint le dernier carré de l'Open d'Australie et la finale à Miami, uniques réussites au cœur de mois difficiles.
Dans ce contexte, Novak Djokovic pourrait-il créer la surprise et retrouver de l’élan sur la terre battue parisienne, où il s’est paré d’or olympique l’été dernier ? "Il commence à montrer un écart de plus en plus important de motivation entre un Grand Chelem et un tournoi classique. Donc il n'est pas impossible de compter sur lui sur ce Roland-Garros", note Arnaud Clément, pour qui "peu sont capables d'aller le chercher" sur les premiers tours.
Pour cela, il faudra néanmoins se sortir du parcours relevé que lui a réservé le tirage, avec Daniil Medvedev et Alexander Zverev notamment sur sa route. L’ancien numéro 1 mondial est toujours en quête d’une 25e victoire en Grand Chelem, qui le placerait seul au sommet du panthéon du tennis mondial.