Assis devant l’allée des avocats, au plus près de la barre du tribunal, Nicolas Sarkozy trépigne, grimace, rit en silence… Il y a chez l’ex-chef de l’État une volonté d’exhiber au tribunal correctionnel ses expressions et une grande assurance, alors que le cœur de l’affaire dite de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 est abordé.
Depuis lundi, le tribunal tente de savoir ce qui a pu se nouer, entre octobre et décembre 2005, à Tripoli. À trois reprises, Claude Guéant, directeur de cabinet à Beauvau, puis Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, puis Brice Hortefeux, ministre délégué aux collectivités territoriales, y ont été reçus. Plusieurs éléments, outre des témoignages accablants côté libyen, ont poussé les juges d’instruction à estimer qu’un « pacte de corruption » aurait été pris à ce moment-là.