À Strasbourg, Les Écologistes prêchent pour l’union pour conjurer la « facho-anxiété »
Strasbourg (Bas-Rhin), envoyé spécial.
Elle est on ne peut plus fière de son coup. Jeudi 21 août, date d’ouverture des traditionnelles journées d’été des Écologistes à l’université de Strasbourg (Bas-Rhin), Marine Tondelier arborait un sourire satisfait. À l’heure où certains rejouent le match des « gauches irréconciliables », la secrétaire nationale des Verts est parvenue à réunir, à la tribune, des représentants de toutes les composantes de la gauche.
Y compris les formations – La France insoumise, le PCF et Place publique – qui n’ont pas rejoint la dynamique unitaire – « Front populaire 2027 » – initiée, le 2 juillet, par Lucie Castets, de loin la personnalité la plus applaudie du week-end alsacien. « Leur simple présence envoie un signal positif : ils donnent une chance au dialogue, se réjouit Marine Tondelier, dont l’objectif est d’aboutir à une candidature unique à la présidentielle. Même quand plus personne n’y croit, on y croit quand même. »
La « facho-anxiété »
Échange avec l’historien spécialiste du nazisme Johann Chapoutot sur la bascule des élites, table ronde sur la « contre-attaque » de l’écologie face à l’extrême droite, montée du trumpiste, génocide à Gaza… À Strasbourg, la « facho-anxiété », laquelle fait couler quelques larmes d’inquiétude chez les militants, a rejoint l’éco-anxiété au rang des priorités à traiter. D’où des prêches permanents pour une union de la gauche le plus large possible.
« L’enjeu de 2027 est tellement majeur que l’écolo autonomiste que je suis, depuis longtemps très critique des partis marxistes, dit qu’il faut trouver un chemin pour s’allier. Et puis les autres partis ont aussi bougé sur l’écologie », argue l’eurodéputé David Cormand.
Et Benjamin Lucas, dirigeant de Génération.s, porte-parole du groupe Écologiste et social à l’Assemblée, d’appuyer : « Je ne crois pas que l’union soit la solution à tout, mais elle est indispensable pour résister à la marée montante de l’extrême droite. »
Marine Tondelier, bientôt candidate à la primaire
S’ils défendent à l’unisson l’union au point d’y consacrer les discussions du petit déjeuner, Les Écologistes n’entendent pas jouer le simple rôle d’entremetteurs. « On ne sera pas les gentils organisateurs de la primaire. On sera dans la partie », promet Marine Tondelier, cheffe d’un parti en cours de rédaction d’un programme « de rupture avec le capitalisme de prédation ». « Mais aussi, ajoute-t-elle, avec le productivisme, qui est encore défendu par certains à gauche. »
Largement réélue en avril avec 73 % des suffrages, la numéro 1 des Verts ne cache d’ailleurs pas ses ambitions. Puisqu’on lui « pose souvent la question », elle annoncera « à l’automne » si elle est candidate pour porter les couleurs de l’écologie politique au sein d’une primaire. Indice : elle publiera, en octobre, un livre politique – Demain, si tout va bien… (Albin Michel) – et prévoit un tour de France. « Il faudrait qu’un gros poisson ne soit pas candidat pour être le garant du processus, objecte un cadre. C’est ce que Marine devrait faire. »
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