«J'entends la voix des djihadistes du Bataclan me demandant de passer à l'acte»: en prison, les envies terroristes d’Armand Rajabpour-Miyandoab

Les services de renseignement qui le suivaient ont rédigé pas moins de 57 pages d'observations. STEPHANIE LECOCQ / REUTERS

Une note du renseignement pénitentiaire dépeint la dangerosité et le prosélytisme du détenu, auteur ce samedi soir de l’attentat sur le pont Bir-Hakeim, à Paris.

Durant sa détention, les services de renseignement qui suivaient Armand Rajabpour-Miyandoab ont rédigé pas moins de 57 pages d’observations, dont celle-ci, datée du 8 juillet 2019, quelques mois avant sa libération: «Ce jour lors de la distribution du repas, la personne détenue m’a tenu les propos suivants en étant tout en larmes: “Gradé, il y a du sale qui me passe par la tête. J’entends la voix de toutes les personnes écrouées pour faits de terrorisme. J’entends même la voix des djihadistes du Bataclan me demandant de passer à l’acte. Je suis perdu et je ne sais plus qui je suis. J’ai envie d’égorger mes parents à la sortie et de m’exploser pour les Kurdes car à la base mon père est kurde. Ma date de libération est proche et je ne sais pas où j’en suis. Je vais finir de passer à l’acte”».

«La personne me semblait instable»

«La personne me semblait instable», note l’agent pénitentiaire. Tous les commentaires de son dossier pénitentiaire insistent sur sa dangerosité et son prosélytisme. Il est aussi relevé des discussions sur le fonctionnement des bombes, alors que l’homme s’avère particulièrement réfractaire à l’autorité. Pour autant, rien ne pourra sortir l’individu de sa radicalité Ce qui pose forcément la question de l’efficacité de la déradicalisation en prison. À sa sortie en 2020, il sera certes équipé d’un bracelet électronique, mais qui n’est pas géolocalisé, hélas.