Roland-Garros 2025 : "J'ai une cible sur moi, je l'accepte", confie Marin Cilic, demi-finaliste en 2022 mais contraint de passer par les qualifications

La dernière fois que Marin Cilic est venu frapper la petite balle jaune porte d'Auteuil, il s'était hissé en demi-finales. C'était lors de l'édition 2022, avec une défaite aux portes de la finale face à Casper Ruud. Trois ans plus tard, le Croate, ex-numéro n°3 mondial, est de retour sur la terre battue parisienne. Mais, malgré son CV, le vainqueur de l'US Open 2014 est obligé de passer par la semaine de qualifications pour arracher son ticket pour le tour principal. 

En 17 participations à Roland-Garros, ce n'est que la deuxième fois que le Croate doit ferrailler lors des qualifications, la première remontant à 2007, lorsqu'il n'était qu'un espoir, vainqueur de Roland-Garros juniors en 2005. "Ça fait partie du jeu, du tennis", relativise-t-il toutefois, lui qui revient d'une longue blessure l'ayant énormément perturbé durant deux ans. "J'ai perdu mon ranking, donc je suis en qualifications. Mais je n'ai pas perdu mon niveau, j'ai juste été blessé pendant vingt mois donc ça a été difficile de revenir."

S'adapter à ce contexte particulier

Aujourd'hui 104e joueur mondial, après être tombé jusqu'au 777e rang durant sa longue indisponibilité, Marin Cilic prend les évènements avec le sourire, et beaucoup de philosophie. "Le plus difficile, c'est le risque d'arriver avec un peu moins de motivation, de penser qu'il n'y a pas besoin d'être à 100 % parce que ce sont les qualifications. C'est ça le danger. Surtout parce que les joueurs qui y sont engagés ont peut-être moins d'expérience, mais ils ont tous un super niveau. Il faut être au top dès le début", assurait-il jeudi 22 mai, après sa victoire au 2e tour face à l'Espagnol Pol Martin Tiffon (6-4, 6-3).

"Je suis en qualifications, c'est comme ça, il faut l'accepter. Je prends les matchs les uns après les autres. Ça peut aussi être très bénéfique pour la suite, d'avoir cette semaine de qualification avant, je l'espère, le début du tour principal."

Marin Cilic, vainqueur de l'US Open en 2014

à franceinfo: sport

"Maintenant, je dois retrouver mon jeu, retrouver la forme, jouer le plus possible. Je me sens de mieux en mieux", assure celui qui a également disputé les finales de Wimbledon (2017) et de l'Open d'Australie (2018). Forcément, bénéficiant d'un tel tableau de chasse, le Croate est "la" tête d'affiche de ces qualifications porte d'Auteuil. Ce qui n'est pas de nature à le déstabiliser, assure-t-il : "J'ai une cible sur moi, je l'accepte. Les autres joueurs veulent donner leur meilleur face à moi. Mais c'est toujours le cas en Grand Chelem de toute façon, qu'on soit en qualifications ou pas." 

Tombeur du Chinois Wu Yibing (403e mondial) lors de son premier match, puis de l'Espagnol Pol Martin Tiffon (208e), Marin Cilic joue sa place pour le tour principal vendredi, face au Sud-Africain Lloyd Harris (226e mondial). "Physiquement, je suis prêt. Il reste une dernière manche à franchir, je suis concentré sur cela. J'espère jouer mon meilleur tennis, être au top tous les jours", ambitionne simplement le Croate de 36 ans, deux fois quart de finaliste et trois fois huitième de finaliste porte d'Auteuil.

En attendant de retrouver - peut-être - les hautes sphères de la terre battue parisienne, Marin Cilic apprécie cette édition 2025 au jour le jour, et notamment l'ambiance propre à la semaine de qualifications. "Il faut savoir s'adapter à des conditions différentes. Pour mon premier match ici, j'étais sur un court annexe, très près de la foule, et sous un grand soleil. C'était très chaud. Le lendemain, j'ai joué sur le Lenglen dès le matin, à l'ombre, avec à peine 12 degrés. Les conditions étaient plus lentes. Il faut toujours s'adapter, et accepter que chaque jour est différent", relativise Marin Cilic.