Prophétique ou provocateur : des catholiques français évoquent leur rapport avec le pape François
« Nous naissons vieux, il faut tâcher de mourir jeune », conseillait Lacordaire au XIXe siècle. Le pape François s’y emploie au moins par l’esprit, maniant encore l’humour à 88 ans sur son lit d’hôpital : « Bonjour Saint-Fils », a-t-il ainsi répondu à son médecin qui lui donnait du « Saint-Père » alors qu’il se trouvait dans un état critique, fin février. « L’humour est une vertu spirituelle. Il instaure une distance par rapport à la vision trop fermée qu’on peut se faire de soi-même », analyse le rédacteur en chef de la revue Études, François Euvé, prêtre jésuite comme lui. Déroutant ses interlocuteurs jusqu’aux portes de la mort, ce souverain venu de loin a placé cette Église vieille de vingt siècles au cœur du village global.
« Il l’a secouée , c’est le moins qu’on puisse dire », répond tout de go Christophe Geffroy, directeur de La Nef, revue conservatrice qui observe les soubresauts de l’institution ecclésiale à la loupe. « La vocation première d’un pape…