Rome va connaître une affluence inédite ces prochains jours. Les obsèques du pape François, qui se tiendront ce samedi sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, au Vatican, au cœur de la capitale italienne, devraient en effet attirer les foules. Elles s’ajouteront en plus aux millions de pèlerins qui avaient déjà réservé leur voyage à l’occasion de l’année du jubilé - un événement catholique séculaire célébré tous les 25 ans. Entre 32 et 35 millions de pèlerins étaient déjà attendus à Rome en 2025, avant la mort du pape lundi 21 avril.
Les compagnies aériennes s’étaient déjà organisées en conséquence, anticipant la venue des touristes, à l’instar d’EasyJet, qui dit avoir «constaté une augmentation des réservations pour Rome depuis la triste annonce de lundi». «Compte tenu de notre récente croissance à l’aéroport de Rome-Fiumicino, nous aurons environ 50% de sièges supplémentaires disponibles cette semaine par rapport à la même période l’an dernier», indique la compagnie low-cost. Sur seize liaisons qui relient Rome depuis des villes européennes, cinq sont assurées par la compagnie à partir d’aéroports français.
«Depuis le 21 avril, date de l’annonce de décès du pape François, nous avons observé une hausse de 125% des recherches de vols pour Rome par rapport aux jours précédents, pour des séjours pendant la période des funérailles, entre le 24 et le 27 avril», note de son côté le comparateur Expedia. L’entreprise Liligo, qui établit également des comparatifs, enregistre, elle, «une hausse de 145% des recherches pour des vols vers Rome depuis la France».
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«Explosion du tourisme en 2026»
La compagnie tricolore Air France souligne que les «vols étaient déjà quasi complets au regard de la période de congés. Cependant nous observons depuis mardi matin une hausse des réservations. Les dernières places sont donc en train d’être vendues». Même constat pour la compagnie Transavia, qui fait partie du groupe Air France-KLM : «Nous enregistrons un petit pic de réservations pour des départs vendredi vers Rome, anormalement élevé. Les vols étaient déjà quasiment pleins (94%), ce qui limite le volume potentiel.»
Sur place toutefois, si les 1164 hôtels de Rome devraient être remplis ce week-end, ils risquent d’avoir quelques difficultés à faire le plein après les funérailles du pape François. «Avec le jubilé, Rome a un autre type de clientèle. Les pèlerins ne consomment pas comme les touristes non religieux et privilégient des Airbnb ou des auberges de jeunesse», explique Matthieu Mariotti, directeur adjoint du Tour Operating de l’agence de voyages Kuoni France. Il souligne par ailleurs que les voyageurs «ont changé de destination cette année, avec une nette augmentation de Naples, Milan et de la région des lacs, mais aussi des villes moins connues, comme Bologne».
La visibilité de Rome et du Vatican en 2025 aura sans aucun doute des effets sur le tourisme l’an prochain dans la capitale italienne. Matthieu Mariotti l’assure, «il y aura une explosion du tourisme classique à Rome en 2026». Une situation similaire à ce que connaît actuellement Paris, neuf mois après les Jeux olympiques, qui a permis de mettre en lumière la capitale française. Dans un communiqué publié fin décembre, la mairie de Paris anticipait 20% de visiteurs supplémentaires à Paris en janvier et 16% d’arrivées aériennes en plus durant le premier trimestre 2025 par rapport à la même période de l’an dernier.