Suppression des prépas : «Ne massacrons pas notre système d’excellence à la tronçonneuse !»

Emmanuel Macron entre dans la pièce où je me tiens avec d’autres gens, parmi lesquels un certain nombre de ministres de l’Éducation nationale. Le président est vêtu d’un costume foncé et d’une chemise bleue, il s’est laissé pousser des rouflaquettes épaisses qui lui donnent un air un brin hirsute. Il s’avance d’un air décidé vers le tableau blanc sur lequel figurent une dizaine d’étiquettes à scratch qui portent les noms de lycées à classes préparatoires aux grandes écoles, Lamartine, Victor-Hugo, Chaptal, Jacques-Decour. Au cri furieux de « Afuera ! » (« dégage ! ») – je me demande pourquoi il s’exprime en espagnol – il les arrache une à une d’un geste ample et les jette à terre. Dégage, Lamartine et ses gosses de riches ! Dégage, Victor-Hugo et sa méritocratie ! Dégage, Jacques-Decour et sa classe bien remplie de 47 élèves !…