Accord Israël-Hamas : "Le respect de la trêve n'est pas du tout évident", prévient un spécialiste des relations internationales
"Le respect de la trêve n'est pas du tout évident", prévient jeudi 23 novembre sur franceinfo Guillaume Lagane, maître de conférences à Sciences-Po, spécialiste des questions de défense et de relations internationales. Il réagit à l'accord signé mercredi entre Israël et le Hamas, permettant la libération d'otages à Gaza contre des prisonniers palestiniens, ainsi que des jours de trêve.
"Là, l'enjeu est très important", souligne tout de même le spécialiste, "on peut penser que du côté du Hamas, comme du côté d'Israël, il y a quand même un intérêt à ce que cette trêve se mette en place, mais ça dépendra d'éléments sur le terrain sur lesquels le Hamas n'a pas la main", alerte-t-il.
Guillaume Lagane rappelle que l'accord "a été négocié par le Qatar, l'Egypte, les États-Unis, avec la partie politique du Hamas", donc "on ne sait pas bien le lien entre cette branche politique" et la branche militaire qui est aux commandes des opérations. "On est sur un fil", ajoute-t-il.
"Il n'y a aucune confiance entre les parties, [...] l'arrêt des combats et la confiance dans l'autre n'existent pas"
Guillaume Lagane, spécialiste des questions de défense et de relations internationalessur franceinfo
Concernant la possibilité pour le Hamas de profiter de cette trêve pour refaire ses forces, le spécialiste des relations internationales assure que si l'armée israélienne a accepté, "c'est qu'[elle] considère que le Hamas est affaibli."
"Maintenant, la question, c'est qu'est-ce qu'il va se passer après la trêve ?", interroge Guillaume Lagane, "est-ce que la trêve, c'est une parenthèse, et il va y avoir une reprise de la guerre ensuite, ou est-ce qu'on va passer à quelque chose qui pourrait ressembler à un cessez-le-feu, en tout cas à une négociation entre les deux parties." Selon le spécialiste, Israël a fait comprendre que "ça n'est qu'une parenthèse", que "les hostilités sont suspendues et la guerre va reprendre ensuite."