Retraites : les députés communistes et écologistes annoncent une motion de censure contre François Bayrou
Malgré les ultimes manœuvres du premier ministre qui a annoncé une nouvelle réunion à Matignon ce mardi, le conclave sur la réforme des retraites s’est soldé par un échec dans la soirée du lundi 23 juin. Après cette conclusion attendue, les députés communistes et écologistes ont annoncé leur intention de déposer une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou.
Les groupes Gauche démocrate et républicaine (GDR), où siègent les communistes, et Écologiste et social vont « initier une motion de censure sur la réforme des retraites » qui sera « proposée aux autres groupes du Nouveau Front Populaire », a annoncé le chef de file des députés PCF, Stéphane Peu, ce mardi 24 juin.
« Les Françaises et les Français attendent de nous que nous allions au bout du combat contre cette réforme des retraites », a également déclaré l’écologiste Benjamin Lucas, au nom de son groupe qui « veut une motion de censure commune du Nouveau Front Populaire, faire bloc ».
« Le Premier ministre a donné le mode d’emploi au Medef pour avoir le statu quo »
Installé par le premier ministre pour parer à la menace socialiste d’une censure sur le budget en février dernier, le conclave a été rapidement quitté par FO et la CGT alors que le report de l’âge de départ à 64 ans, au cœur de la contestation de la réforme Borne, était évacué des sujets en discussion.
Les syndicats de salariés restant à la table des négociations ont eu maille à partir avec un patronat déterminé à faire le minimum de concessions. « Puisque depuis le début, le Medef veut le statu quo, le Premier ministre lui a donné le mode d’emploi pour avoir le statu quo », a dénoncé, mardi, Stéphane Peu en référence à la promesse de Matignon de faire appliquer la réforme initiale en cas d’absence d’accord.
« Je peux naturellement comprendre qu’on constate un échec lorsqu’on est sur des positions radicalement différentes ou opposées, mais je ne peux pas accepter sans réagir qu’on se satisfasse d’échouer si près du but », a cependant assené dans la matinée de mardi François Bayrou, ajoutant qu’il est de « notre devoir de ne pas baisser les bras et de tout faire pour permettre de dépasser un tel blocage ». Le premier ministre préférerait sans doute s’éviter l’examen d’une motion de censure même s’il mise le cas échéant sur le refus du Rassemblement national de faire tomber le gouvernement… dans l’immédiat.
De son côté, le Parti socialiste attend toujours qu’un texte soit proposé à l’Assemblée. « François Bayrou s’était engagé par écrit à ce que le Parlement ait le dernier mot. Si le Parlement n’est pas saisi, si nous n’avons pas la possibilité de déposer des amendements qui permettraient de définir quelles seraient les conditions d’un retour à l’équilibre en échange d’un retour à 62 ans, effectivement, nous irons vers la censure », a déclaré, mardi sur BFMTV/RMC, le député et premier secrétaire du PS, Olivier Faure.
Quant à la France insoumise son soutien à une motion de censure commune du NFP semble acquis puisque le groupe a appelé, dans un communiqué, « tous les groupes de gauche » à en déposer une « ensemble ». « Tous les opposants à la réforme Borne sont maintenant devant leurs responsabilités. Ne pas censurer Bayrou, c’est laisser s’appliquer le recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans », ajoutent les insoumis.
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