Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky affirme qu'il ne "discutera pas" d'un transfert aux Etats-Unis de la propriété des centrales nucléaires ukrainiennes
L'Ukraine ne "discutera pas" d'un transfert aux Etats-Unis de la propriété de ses centrales nucléaires, y compris celle occupée de Zaporijjia, a déclaré, jeudi 20 mars, Volodymyr Zelensky, au lendemain de sa conversation téléphonique avec Donald Trump qui avait suggéré que son pays pourrait en prendre "possession". "Nous n'en discuterons pas. Nous avons 15 réacteurs nucléaires en service aujourd'hui. Tout cela appartient à notre Etat", a martelé le président ukrainien lors d'une conférence de presse à Oslo, en Norvège. L'Ukraine possède quatre centrales nucléaires ukrainiennes opérationnelles, toutes construites à l'époque soviétique.
Le sort de celle de Zaporijjia, la plus grande d'Europe et mise à l'arrêt depuis son occupation par l'armée russe début 2022, est objet de préoccupation pour Kiev et l'Occident, notamment l'Agence internationale de l'énergie atomique. Russes et Ukrainiens se sont mutuellement accusés depuis trois ans de la viser lors de frappes de drones et de missiles. Mercredi, la Maison Blanche avait suggéré que les Etats-Unis pourraient prendre "possession" des centrales ukrainiennes dans le cadre des efforts de Washington de mettre fin à l'invasion russe.
"Ce ne sont pas des propriétés privées"
"La possession par les Américains de ces centrales constituerait la meilleure protection et le meilleur soutien possibles pour les infrastructures énergétiques ukrainiennes", avait justifié la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, à l'issue de l'appel entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky. "Ce ne sont pas des propriétés privées", a rappelé le président ukrainien jeudi, se disant toutefois à l'écoute si les Américains "veulent moderniser, investir" dans la centrale nucléaire de Zaporijjia. "C'est une question ouverte, nous pouvons en parler", a-t-il ajouté face à la presse.
Mais "nous n'avons absolument pas abordé la question de la propriété avec le président Trump", a-t-il précisé. Mercredi, il avait dit "avoir parlé uniquement d'une centrale, qui est sous occupation russe", avec Donald Trump. L'Ukraine, alors république soviétique, avait été en 1986 le théâtre de la pire catastrophe nucléaire de l'histoire lorsqu'un réacteur de sa centrale de Tchernobyl avait explosé, contaminant de vastes territoires en Europe, mais surtout en Ukraine, en Russie et en Biélorussie.