REPORTAGE. "Nos forces augmentent, notre équipement se modernise" : face à la Russie, la Pologne sur le pied de guerre

À l'approche de la frontière avec l'enclave russe de Kaliningrad, passage interdit, il faut continuer à pied, vers une double rangée de très gros plots en béton blancs que l'on appelle des "dents de dragon". Ils ont été posés il y a quelques mois seulement, pour ralentir une éventuelle invasion."Oui on est prêts. Et on continue à se préparer, lance le major Michal Bednarko. Nos forces augmentent, notre équipement se modernise. Quand on parle du bouclier de l'est, on parle de la résilience de l'Etat polonais tout entier".

Il faudra attendre 2030 pour que les 800 km de frontière avec la Russie et la Biélorussie soient entièrement sécurisés, mais la Pologne y travaille très sérieusement : cette année, elle va consacrer 4,7% de son PIB à sa défense et prépare aussi les plus jeunes. Depuis l'an dernier, au lycée, les cours de maniement des armes sont obligatoires.

Carolina, 16 ans, s'entraîne dans son lycée au maniement d'une arme. (ISABELLE LABEYRIE / RADIO FRANCE)
Carolina, 16 ans, s'entraîne dans son lycée au maniement d'une arme. (ISABELLE LABEYRIE / RADIO FRANCE)

Carolina, 16 ans, a un fusil d'assaut en main. Une arme factice mais très réaliste. "Je sais que c'est une arme et que c'est dangereux, mais si on la manipule de manière encadrée, comme ici, c'est très bien."

"Les pays qui ne le font pas seront perdants au bout du compte, parce que c'est important d'avoir une société formée à ça".

Carolina

à franceinfo

Barbara Stefaniuk est enseignante la semaine et militaire le week-end. "En-dehors de l'école, je sers dans le 53e bataillon d'infanterie légère, je sais de quoi je parle et je me sens plus crédible dans les cours que je donne aux jeunes", témoigne-t-elle. Ces jeunes sont ensuite poussés à s'engager. La Pologne ambitionne de créer une armée de 500 000 hommes, la plus puissante d'Europe.