Yves Thréard: «Attal, l’affranchi?»
«Gilets jaunes», contestation de la réforme des retraites, émeutes de banlieues, révolte paysanne… La France enchaîne les colères. Les premiers ministres passent, mais les problèmes demeurent. Gabriel Attal, qui doit prononcer sa déclaration de politique générale, est néanmoins attendu au tournant. Espérons-nous plus de lui que de ses prédécesseurs? Certes, il est jeune et volontaire. Certes, il n’hésite pas à aller au contact et à regarder la réalité en face. Pourtant, sans majorité absolue au Palais Bourbon, il dispose d’une marge de manœuvre très réduite. Et puis, surtout, pour apaiser le pays, il faudrait que Gabriel Attal s’affranchisse des contraintes qui plombent notre économie. La crise agricole, qui sera sans doute au cœur de son propos, illustre parfaitement cette souveraineté perdue.
Comme dans d’autres secteurs - énergétique, industriel et commerçant -, les agriculteurs sont souvent étouffés par les diktats européens. Si le marché commun a pu naguère les aider, le «Green Deal»…