Israël a perçu le risque sous-jacent à cette plainte devant
une juridiction internationale. L’Afrique du Sud l’accuse devant la Cour internationale de justice (CIJ) de violer la Convention des Nations unies sur le génocide. Infamant en lui-même, le soupçon l’est sans doute plus encore pour l’État hébreu, créé en 1948 dans la foulée de la Shoah précisément pour offrir aux survivants un sanctuaire face à l’antisémitisme et aux aléas de l’avenir.
Dès le dépôt de la plainte, fin décembre, le président israélien Isaac Herzog a affirmé que la procédure était à la fois «atroce et absurde». Les Palestiniens, de leur côté, en sont aussi conscients et y voient une occasion de mettre en lumière le sort des habitants de la bande de Gaza. Ceux-ci sont soumis depuis quatorze semaines aux bombardements de l’armée israélienne, qui ont fait au moins 23.000 morts selon le bilan diffusé par les autorités locales dominées par le Hamas.
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Dans sa requête, un dossier de 84 pages, Pretoria reconnaît d’ailleurs le