André Perrin: «Pourquoi il est scandaleux de parler de “génocide” à Gaza»

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André Perrin Fabien Clairefond

TRIBUNE - Renvoyer dos à dos le pogrom commis par le Hamas et la riposte israélienne en la qualifiant de «génocide» est inadapté, explique l’agrégé de philosophie, qui revient sur la définition de ce terme et rappelle l’importance des pertes civiles dans les conflits du XXe siècle.

André Perrin est agrégé de philosophie et essayiste. Il a notamment publié « Postures médiatiques. Chronique de l’imposture ordinaire » (L’Artilleur, 2022).


Le 8 décembre 2023, le journal Le Monde publiait une tribune d’un maître de conférences en philosophie intitulée : « Moralement, il existe toujours une alternative à la mort en masse d’enfants et de civils ». Établissant un parallèle entre le massacre commis par le Hamas le 7 octobre et la riposte israélienne, l’auteur y écrivait ceci : « Ne parlons ni de pogrom pour le 7 octobre ni de génocide pour l’offensive en cours, mots-épouvante qui brouillent tout. »

Cette manière de renvoyer dos à dos en réputant également inappropriés les termes de « pogrom » dans un cas et de « génocide » dans l’autre mérite d’être interrogée, pour ne pas dire « déconstruite ». « Pogrom » n’est pas une catégorie juridique, mais un mot du langage courant dont le sens est le même dans tous les dictionnaires, par exemple dans le Grand…

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