Macron sur TF1 et France 2 jeudi : Les Républicains pressent l’Arcom de «rétablir une égalité de traitement» entre tous les candidats aux européennes
« La situation est très grave. Jamais sans doute au cours d'une campagne électorale les interventions médiatiques n'auront été aussi déséquilibrées en faveur de l'exécutif en place et au détriment des oppositions ». Dans un courrier adressé lundi à l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), le président des Républicains dénonce avec force l’intervention télévisée du président de la République prévue jeudi soir sur TF1 et France 2 «à moins de 48 heures de la fin de campagne officielle», précise-t-il.
Dans cette lettre dont Le Figaro dévoile le contenu, Éric Ciotti s’inquiète sur le fait que le chef de l’État devrait s’exprimer sur la situation internationale, la politique de l'Union européenne et le soutien français à l'Ukraine. «Tous ces sujets, accuse-t-il, ont un lien direct avec l'élection européenne du 9 juin et l'intervention de M. Emmanuel Macron ne peut être regardée comme l'action habituelle d'un Président de la République». De plus, pour le chef de file de la droite LR, «aucune actualité internationale pressante ne justifie» une telle prise de parole présidentielle à la veille du scrutin européen. Il la compare aux «grandes heures» de l’ORTF et la juge d’une autre époque.
Éric Ciotti relève également le fait que cette intervention télévisée «interviendra après une longue séquence de commémorations du 80e anniversaire du débarquement en Normandie», qui sera déjà l’occasion d’une exposition du président français «dans tous les médias français et internationaux». Enfin, rejoignant une critique de François-Xavier Bellamy contre le dernier débat Attal/Bardella sur France 2, le patron de la droite pointe un «choix discriminant complètement injustifié entre les candidats».
En conséquence, Éric Ciotti presse l’Arcom d’utiliser ses « pouvoirs de régulation et d'injonction pour imposer aux médias, et en particulier à TF1 et à France 2, de rétablir une égalité de traitement entre les candidats têtes de listes à l'élection européenne du 9 juin d'ici à la fin de la campagne officielle ». Et il demande que cette décision soit actée dès ce lundi. Jugeant très tardive la prise de parole d’Emmanuel Macron, il exige que «cette compensation en faveur des oppositions (soit) organisée dès aujourd'hui» au motif qu’une action «immédiate» serait «indispensable».
Dans cette lettre, Les Républicains renvoient l’Arcom à ses propres recommandations et notamment à celle du 6 mars 2024 selon laquelle une prise de parole présidentielle ne peut pas avoir pour «objet une actualité non liée à l'élection». Le parti LR souhaite que temps de parole de la candidate Valérie Hayer prenne en compte le décompte de l’intégralité du temps de parole macroniste, que ce soit celui du chef de l’État, du premier ministre ou des membres du gouvernement. «Je sais pouvoir compter sur la grande vigilance de vos services à ce sujet», conclut Éric Ciotti, alors que la plupart des candidats aux européennes dénoncent la saturation de l’espace politique par Emmanuel Macron dans la campagne des européennes.