France Télévisions: quand Delphine Ernotte veut ressusciter l’ORTF

Ils comptent les jours. Environ 450 jusqu’au départ de Delphine Ernotte. Ils s’y voient. Bruno Patino, Stéphane Sitbon-Gomez, Christopher Baldelli. D’autres encore. Pour succéder à la présidente qui, en deux mandats, aura voué France Télé à la grisaille plus qu’à la griserie.

Elle a beaucoup détruit sans rien construire. Coupé beaucoup de têtes sans que rien repousse. Lescure et Sinclair ont repris du service. Drucker fait parler de lui par ses bulletins de santé plus que par ses radotages. Mais où est la garde montante? Où sont les Joubert, Glaser, Bouvard, Chancel, Pivot, Martin, Averty, Tchernia, Carpentier ou Dumas 2024? Quelle personnalité, forte et nouvelle, a émergé depuis l’arrivée d’Ernotte? Dechavanne?

Certes, il y a de-ci de-là cahin-caha des choses heureuses. Mais une suite d’éclairs ne fait pas la lumière, et c’est le ton qui manque. Ce ton que France Télévisions devrait donner, loin du déjà-vu dont la présidente se contente. S’aperçoit-elle de la platitude de ses programmes? Quelle idée se fait-elle du public?

Son dernier projet est de tout réunir sous une seule antenne. Autrement dit, de ressusciter l’ORTF créé par de Gaulle, tué par Giscard, et dont la qualité saute aux yeux face à ce qui se fait aujourd’hui. L’ORTF était un vivier de talents que France Télé n’est plus. Ernotte n’a fait qu’en renforcer la banalité et l’ennui. Mais cela semble enchanter l’Arcom, qui pourrait la reconduire. Cauchemar pour Baldelli, Sitbon-Gomez, Patino et tant d’autres.