"L'Europe de la défense est la spoliation des moyens de la France par la Commission européenne", estime Jordan Bardella

"L'Europe de la défense est la spoliation des moyens de la France par la Commission européenne, j'y suis résolument opposé", indique lundi 10 mars, sur France Inter Jordan Bardella, président du Rassemblement national et député européen. Réunis en sommet exceptionnel à Bruxelles, jeudi 6 mars, les 27 États membres ont donné leur feu vert au plan de la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, visant à mobiliser 800 milliards d'euros pour "Réarmer l'Europe", face au désengagement américain et à la menace russe sur le continent.

"L'Union européenne profite des crises pour s'approprier des compétences qui ne sont pas les siennes", dénonce Jordan Bardella. "Elle l'a fait pendant la crise sanitaire avec la compétence de santé et pendant la crise migratoire avec le pacte pour l'immigration", estime-t-il. "Je ne souhaite pas que demain ou après-demain, la présidente de la Commission européenne puisse décider d'envoyer des soldats français mourir sur des théâtres d'opérations extérieurs."

L'Europe de la Défense, "une chimère"

Alors qu'Emmanuel Macron a annoncé mercredi 5 mars qu'il ouvrirait un débat sur l'extension de la dissuasion nucléaire de la France à d'autres nations européennes, Jordan Bardella reproche au chef de l'État d'être "dans une fuite en avant fédéraliste" et de vouloir "désarmer la souveraineté de la France pour la partager avec des partenaires européens". Le président du RN considère que "l'Europe de la défense est une chimère. Le choix des armes ne peut être que souverain."

Concernant la situation en Ukraine, Jordan Bardella estime que "2025 doit être l'année de la paix". "La première initiative des Occidentaux devrait être de se mettre autour de la table pour déterminer de potentielles conditions de paix, qui seraient des conditions avec lesquelles nous irions voir la Fédération de Russie", indique Jordan Bardella. "Deuxièmement, je pense qu'il doit y avoir une zone tampon qui délimiterait l'Ukraine et la Russie, sous l'égide des Nations unies, et notamment des casques bleus, pour assurer le maintien de la paix." "Nous réclamons que la France prenne l'initiative d'une conférence internationale pour la paix", insiste-t-il. "L'avenir de la France et de l'Europe ne peut passer dans une guerre larvée avec une puissance nucléaire."