Valeurs refuges recherchées, géants de la tech qui dévissent... Après les annonces de Trump sur les droits de douane, les marchés financiers s'agitent
Comme un vent de panique sur les marchés. Au lendemain des annonces de Donald Trump instaurant de nouveaux droits de douane aux pays qui commercent avec les Etats-Unis, les Bourses mondiales ont vivement réagi, jeudi 3 avril. A Wall Street, le Dow Jones a clôturé en perte de 3,98%, l'indice Nasdaq a terminé à -5,97%, au plus bas depuis mars 2020, et l'indice élargi S&P 500 a reculé de 4,84%, sa plus forte baisse, également en clôture, depuis juin 2020. En Europe aussi, les investisseurs se sont détournés des actions. Paris a cédé 3,31%, son plus fort recul quotidien depuis la séance du 15 mars 2023. Francfort a perdu 3,01%, Milan 3,60% et Londres 1,55%.
L'offensive de la Maison-Blanche prévoit un droit de douane plancher supplémentaire de 10% et des majorations pour certains pays : 20% de taxes pour l'Union européenne, 34% pour la Chine 24% pour le Japon ou encore 31% pour la Suisse.
Conséquence de ces mauvaises perspectives pour la première économie mondiale : le dollar a fortement baissé jeudi, perdant jusqu'à 2,62% face à l'euro. Les cours du pétrole ont quant à eux lâché plus de 6% (6,42% à 70,14 dollars pour le baril de Brent, et 6,64% à 66,95 dollars pour celui du West Texas Intermediate).
A l'inverse, l'or, actif refuge par excellence, a connu de nouveaux sommets dans la nuit de mercredi à jeudi, avant de refluer légèrement jeudi, à 3.115,27 l'once dans la soirée. Une dynamique observée pour les autres valeurs refuges, telles que le marché de la dette, ou encore le franc suisse, qui a pris dans la soirée de jeudi 2,68% face au dollar, à 1,1643 dollar pour un franc suisse.
Les géants de la "tech" dans la tourmente
Les géants de la "tech", têtes de gondole des marchés américains, ont largement plongé jeudi, alors qu'une partie des composants de ces entreprises sont produits à l'étranger, comme à Taïwan, ciblé à hauteur de 32% de taxes supplémentaires. Ainsi, Apple, première capitalisation mondiale, a connu sa pire chute depuis 5 ans (-9,25%), laissant s'envoler plus de 300 milliards de dollars de capitalisation boursière.
D'autres géants du secteur ont aussi été touchés, comme Nvidia (-7,81%), Dell (-19,00%), Broadcom (-10,51%) ou HP (-14,74%). En Europe, les spécialistes des puces électroniques Infineon (-7,96% à Francfort) et STMicroelectronics (-8,17% à Paris) ont également souffert.
Entreprises de l'habillement et équipementiers sportifs ont aussi reculé, plombés par les annonces du président américain. Les marques dont une partie des vêtements sont fabriqués en Chine ou au Vietnam (respectivement taxés à hauteur 34% et 46%, en plus des droits de douane déjà imposés) ont dévissé, à l'instar de Gap (-20,38%), Ralph Lauren (-16,27%), Lululemon (-9,58%) ou encore le géant américain Nike (-14,47%). En Europe, Adidas a abandonné 11,72%, Puma 11,16%, JD Sports 7,89%.