Loi spéciale pour reconstruire Mayotte : sur les ruines, le cynisme du gouvernement

Depuis lundi, on voit bien le velours rouge des sièges de l’Assemblée nationale… vides. On voit surtout la considération que les élus français accordent à Mayotte, au cœur d’un projet de loi spéciale pour sa reconstruction en urgence, après le passage du cyclone Chido, le samedi 14 décembre dernier.

Ce mercredi 22 janvier, les députés l’ont voté à la quasi-unanimité (446 voix contre 2). Mais, cette semaine, ils n’étaient qu’une petite centaine à trancher sur les articles du texte, qui déçoit déjà les Mahorais et comporte nombre de propositions alarmantes, telles que l’article 10, si fou que la gauche a brièvement regarni ses bancs pour le supprimer.

Cet article autorisait l’État à exproprier les habitants de leurs terres, sans aucune condition préalable. « Cela fait plusieurs décennies que l’État essaie de mettre la main sur le foncier à Mayotte, a dénoncé la rapporteure du projet de loi, la députée locale Estelle Youssouffa (Liot). Le cyclone nous a déjà tout pris, la terre héritée de nos aïeux ne peut être arrachée aux Mahorais. » En espérant que le Sénat ne le rétablisse pas.

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