REPORTAGE. "Si l’on compare leurs troupes aux nôtres, leur progression est vraiment très lente" : l'unité d'élite Omega, atout précieux pour l'Ukraine face à la Russie

En Ukraine, loin des caméras, des troupes d’élite mènent une guerre de l’ombre. Parmi elles, Omega, une unité spéciale de la Garde nationale ukrainienne, intervient là où l’armée régulière est incapable d’aller. franceinfo l'a rencontrée dans la région de Pokrovsk.

Sergent-chef chez Omega, Tchornyi démarre son outil de travail : un transporteur de troupes censé résister aux explosions de mines, à condition de maîtriser la manœuvre. "Il y a des règles, il y a des devoirs, il faut les respecter, affirme-t-il. Par le passé, il m’est arrivé de foncer sans réfléchir. J’étais trop fougueux. J’ai fini par rouler sur une mine qui a immobilisé mon blindé. Si j’avais respecté les ordres, ce ne serait pas arrivé."

Une formation selon les standards militaires occidentaux

Ces jeunes combattants ont choisi de quitter une armée régulière parfois mal entraînée. Aujourd’hui, ils s’infiltrent chez l’ennemi, localisent les positions de son artillerie, procèdent à des éliminations ciblées, et reviennent sans être vus. Ils sont formés selon des standards occidentaux qu’ils jugent supérieurs aux standards russes.

C'est le cas de Major, officier de renseignement pour Omega. "Si l’on compare leurs troupes aux nôtres, leur progression est vraiment très lente, s'enorgueillit-il. Ils s’appuient surtout sur l’infanterie, en envoyant constamment de petits groupes d’assaut. Ils ne font que jeter de la chair à canon. Et puis, ils utilisent aussi des motos et des trottinettes. Un jour, on les verra peut-être en patins à roulettes, ce serait amusant !"

Discrète sur ses méthodes chirurgicales pour ne pas se compromettre, Omega s’est illustrée lors de plusieurs batailles clés depuis 2014. Casper fait lui aussi partie de ces commandos, et n’en reste pas moins humain. "Avant chaque opération, j’ai peur et c’est tout sauf une honte, confie-t-il. Mais je suis à la tête d’un groupe de soldats, donc je ne dois pas le leur montrer. Quand ils me voient en train d’avancer, ils sont galvanisés."

En Ukraine, les forces spéciales représentent moins de 5% des effectifs militaires, mais dans ce conflit qui s’enlise, leur guerre de vitesse est décisive.