En Italie, des référendums pour « rendre la parole aux travailleurs » face à la dérive fasciste de Giorgia Meloni

Milan (Italie), envoyée spéciale.

Giorgia Meloni rêve de démocratie plébiscitaire et d’ordres qui viennent du haut. Seulement du haut. En l’espèce, les cinq référendums sur le travail et la citoyenneté des 8 et 9 juin, initiés par la Confédération générale italienne du Travail (CGIL) cadrent mal avec les aspirations populistes et autoritaires de la présidente du Conseil des ministres italien.

Après avoir longtemps observé le silence sur la question, la dirigeante postfasciste invite à l’abstention. Plutôt ironique pour celle qui entendait « donner la parole » aux Italiens lors de sa campagne électorale. Craint-elle la confrontation ? « Ne pas voter est une grave erreur politique », répond Maurizio Landini, secrétaire général de la CGIL.

« Avec cette campagne, nous voulons redonner aux gens le pouvoir de décider de leur propre vie et ouvrir un nouveau chapitre où les droits de chacun sont à nouveau au cœur de l’agenda politique. Ceux qui appellent à l’abstention ne se trompent pas seulement – ils nient la possibilité du changement nécessaire. La démocratie ne vit que si les gens participent. »

« Leur objectif est qu’on n’atteigne pas le quorum »

Pour renforcer l’abstention, le gouvernement a sorti l’artillerie lourde et n’hésite pas à détourner le sens des mots : « Il n’y a pas d’obligation d’aller voter : celui qui veut forcer les gens à le faire est illibéral », tempête le vice-président du Conseil, Antonio Tajani (Forza Italia), empruntant ainsi le qualificatif d’habitude appliqué à la Hongrie de Viktor Orbán ou à la Slovaquie de Robert Fico.

« Leur objectif est qu’on n’atteigne pas le quorum » de plus de 50 %, analyse, pour l’Humanité, Vincenzo Greco, secrétaire de la CGIL de Milan. Mi-mai, un sondage Ipsos pour le Corriere della Sera estimait que le taux de participation se situerait entre