Audiovisuel public : Rachida Dati s’acharne sur sa réforme

Rachida Dati ne compte pas lâcher sa réforme de l’audiovisuel public. La ministre de la Culture soutient bec et ongles le projet d’une holding, France Médias, chapeautant France Télévisions, Radio France et l’INA (Institut national de l’audiovisuel). Devant le carambolage de lois à l’Assemblée nationale en avril et en mai, François Bayrou a préféré reporter cette proposition de loi (PPL), qu’il juge « non nécessaire ».

Surtout que cette PPL portée par le sénateur Laurent Lafon (Union centriste) divise jusque dans les rangs des soutiens du gouvernement. Après plusieurs reports, Rachida Dati bouillonne. Elle monte au créneau et cherche du soutien parmi ceux qui pourraient placer ce texte en haut de la pile. Tel est le cas de Patrick Mignola, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement. La PPL est à nouveau sur le devant de la scène.

Un projet aux conséquences désastreuses

Pourquoi la ministre s’acharne autant sur ce projet de mutualisation ? Faire des économies « sauverait le service public face aux groupes privés et aux plateformes », affirmait-elle en mai sur France Inter, puis dans la Tribune dimanche. Peu de professionnels des médias croient à cette version, d’autant que, depuis le début du premier mandat d’Emmanuel Macron, les budgets de l’audiovisuel public ont diminué comme peau de chagrin.

Lorsqu’on veut donner une dimension internationale à son audiovisuel, on ne le tue pas à coups de restriction de moyens. « Ce projet de réforme de la gouvernance de l’audiovisuel public et les baisses budgétaires associées auront de graves conséquences s’il est adopté », écrivait l’intersyndicale de France Télévisions dans son préavis de grève en mars dernier.

Interférences politiques dans les choix éditoriaux, affaiblissement du pluralisme, perte de protection collective… Les conséquences de ce projet sont désastreuses. « Par ces mutualisations, on risque de supprimer des antennes et des rédactions, on appauvrit l’offre par une forme d’uniformisation », affirmait Sophie Taillé-Polian en mai dernier dans nos pages.

Pour la députée Génération.s, membre de la commission Culture à l’Assemblée, « le projet s’appuie sur des exemples du privé, comme ceux de Rodolphe Saadé ou de Vincent Bolloré, à savoir une télé, une radio et éventuellement d’autres médias sous une même marque, avec les mêmes incarnations, les mêmes présentateurs ».

Une nouvelle date d’examen du texte a été soumise le mardi 10 juin à la conférence des présidents. Il pourrait être débattu en séance publique les 30 juin et 1er juillet.

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