Dubaï : fiscalité, climat... Le nouvel eldorado des Français ?

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Dubaï est sortie de terre en quelques décennies grâce à ses réserves de pétrole et des constructions pharaoniques, symboles de son développement et de sa renommée. L'attraction de l'Émirat ne cesse de grandir. En 20 ans, la population a triplé et devrait atteindre 4 millions de personnes en 2025. Parmi eux, des Français. Ils seraient près de 60 000, comme Léa Mary, 27 ans et 2 millions d'abonnés sur les réseaux sociaux. Installée ici depuis novembre, elle fait partie de ces milliers d'influenceurs qui voient en Dubaï un eldorado.

Il y a six ans, la jeune femme originaire d'Annecy (Haute-Savoie) s'est fait connaître grâce à la télé-réalité. Aujourd'hui, elle est spécialisée dans le conseil en commerce en ligne pour un public féminin avec lequel elle partage son quotidien, plutôt clinquant. "Ce que j'adore à Dubaï, c'est que c'est vraiment un équilibre parfait. Puisque tu peux autant être concentrée à 100% dans ton business, comme je le suis, mais aussi t'amuser beaucoup", confie-t-elle.

La ville des possibles ?

Au restaurant "Beau", on s'amuse également beaucoup en cuisine, avec les saveurs. Une des recettes phares : des nuggets avec de la crème fraîche, de la ciboulette et du caviar. Vincent Le Moal vient d'une maison tricolore, une touche française dont la clientèle ici raffole. "Ici, les gens, ils aiment beaucoup la France. Les Émiratis, la famille royale... Ils aiment beaucoup le côté français, les produits français, la nourriture française", assure le chef, qui propose également un burger à la truffe à 18 euros.

Le tout dans un décor haussmannien, avec grand miroir et moulures au plafond. Avant d'ouvrir cet établissement, il y a deux ans, Vincent Le Moal a travaillé dans l'un des hôtels les plus emblématiques de l'Émirat. Rien ne prédestinait pourtant ce Breton de 31 ans à monter sa propre affaire. "J'ai ni brevet, ni bac. Et aujourd'hui je suis à Dubaï, donc je pense que tout est possible pour n'importe qui", dit-il.

Dubaï, la ville des possibles ? Ici, 90% de la population est étrangère, avec généralement de gros moyens financiers. Des quartiers résidentiels entiers ont été construits pour accueillir ces nouveaux arrivants, aux formes parfois surprenantes. L'entreprise française Greenbull properties s'est spécialisée dans la rénovation de villas.

Des opportunités et une fiscalité avantageuse

Cet après-midi-là, l'un des fondateurs, Yann Darwin, vient faire le tour d'une propriété tout juste terminée : 550 m² et 5 chambres, pour 9 millions d'euros. Un bien de luxe qui s'explique par le choix de matériaux et d'équipements, venus d'Europe. "On a la céramique au sol qui vient d'Espagne. Le marbre de l'îlot central qui vient d'Italie. L'ensemble des équipements électroménagers vient d'Allemagne. Puis on a les éléments électriques qui viennent tous principalement de France. L'ingénierie française est très reconnue à Dubaï", détaille Jean Walbaum, le directeur du développement de Greenbull properties.

Dans ces villas, les clients n'ont qu'à poser leurs valises. L'entreprise en a déjà rénové une trentaine en trois ans, sur les 700 villas que compte le quartier. Pour le fondateur, le développement immobilier de Dubaï a encore de beaux jours devant lui. "Le marché est tellement immense qu'on peut déployer aujourd'hui plusieurs centaines de millions d'investissements. On a déployé un peu plus de 200 millions aujourd'hui d'investissements à Dubaï. Il en reste, et il y a de la place pour beaucoup de gens", estime Yann Darwin.

La fiscalité est avantageuse avec une TVA à 5%, mais la concurrence est rude. Marie Hosatte vit à Dubaï depuis 16 ans. Elle cumule deux emplois, salariée dans une entreprise d'agroalimentaires et créatrice. Ses vêtements sont dits durables, conçus avec des matières de qualité en très petites quantités, dans un atelier avec l'aide d'un tailleur indien. Une façon de se démarquer pour durer. "Je pense que c'est assez facile de se lancer. Il y a beaucoup moins d'étapes administratives qu'en Europe. La réelle difficulté, c'est de rester au même niveau. Sachant que la vie à Dubaï a beaucoup augmenté à tous les niveaux", dit-elle.

Une ville inégalitaire, mais qui fait le pari de la jeunesse

Dubaï, septième ville la plus chère du monde, reste très inégalitaire, mais fait le pari de la jeunesse et du savoir. Une école de commerce française, la Skema, s'y est installée en septembre. Les frais de scolarité s'élèvent à 18 000 euros pour une année. "Nous avons accueilli en septembre dernier 150 étudiants. Nous allons en accueillir le double l'année prochaine et nous projetons d'y former 2 000 étudiants dans cinq ans", explique Christophe Germain.

Après leurs cours en anglais, les étudiants peuvent profiter du bord de mer pour se détendre. Méliha, Elisa et Antoine sont à Dubaï depuis deux mois. "Là, vous pouvez voir aussi le cadre franchement idyllique, balnéaire", se réjouit Méliha. "Il y a deux mois, je n'y pensais pas du tout, venir vivre ici, mais maintenant, c'est vraiment une chose qui peut se faire à l'avenir", abonde Antoine.

Une nouvelle génération de Français, prêts à s'installer : preuve que Dubaï n'a pas fini de faire rêver.