C’est dans la commune, disait Tocqueville, que «réside la force des peuples libres. Les institutions communales sont à la liberté ce que sont les écoles primaires à la science ; elles la mettent à la portée d’un peuple.» C’est peu dire que cette force est aujourd’hui en souffrance. Pour leur 105e congrès, les maires de France ont choisi un titre évocateur: «Communes attaquées, République menacée».
Chacun se souvient de l’assaut à la voiture-bélier de la résidence de Vincent Jeanbrun, le maire de L’Haÿ-les-Roses, après cinq nuits d’émeutes, en juillet dernier. Mais la chronique ordinaire est pleine de ces violences et de ces agressions qui, de plus en plus fréquemment, finissent par pousser les édiles à la démission. Au cours des trois derniers jours, Jean-Louis Justeau, maire de Nonancourt, commune de quelque 2500 âmes dans l’Eure, a été aspergé avec un extincteur après s’être lancé, au milieu de la nuit, à la poursuite de cambrioleurs surpris dans les locaux techniques de la ville ; Dominique…