Collision de navires dans la mer du Nord : une « profonde inquiétude » s’empare des gardes-côtes face à la découverte de granulés de plastique
Des granulés de plastique ont été découverts dans l’eau et sur le littoral de l’est de l’Angleterre, seulement une semaine après la collision d’un porte-conteneurs et d’un pétrolier en mer du Nord. La Société royale de protection des oiseaux a partagé, suite à ce désastre écologique, sa « profonde inquiétude ».
Ces granulés – utilisés dans la production de plastique et qui mesurent entre 1 et 5 millimètres – ont, dans un premier temps, été repérés dimanche 16 mars par les services de secours britanniques sur la côte est de l’Angleterre. Trouvés près d’une baie, les granulés ont parcouru près de 70 kilomètres vers le sud, a indiqué le chef des garde-côtes britanniques, Paddy O’Callaghan.
Des spécialistes de la lutte antipollution mobilisés
Ils ont aussi été observés à « différents endroits » sur une trentaine de kilomètres le long de la côte qui abrite plusieurs réserves naturelles. Si ces petites billes ne sont « pas toxiques » elles peuvent « représenter un risque pour la faune si elles sont ingérées », alertent les autorités. C’est pourquoi des spécialistes de la lutte antipollution ont été mobilisés.
Dans le Norfolk (sud-est), la réserve naturelle de Titchwell est ainsi affectée, a indiqué Steve Rowland, responsable local de la Société royale de protection des oiseaux. « Toute cette zone, qui fait partie des zones humides de la côte est, est d’une importance internationale pour les oiseaux et la faune », a-t-il relevé. Il ajoute : « Il s’agit d’une voie de migration cruciale à cette époque de l’année, d’un lieu d’alimentation essentiel pour les oiseaux de mer et, bientôt, d’un site de nidification. »
« Nous sommes profondément inquiets, a-t-il alerté. (Ces granulés), de la taille d’une lentille, sont détachés, d’autres agglutinés, carbonisés et sentent le kérosène. » Selon le membre de la Société royale de protection des oiseaux, il ne reste que « quelques jours » pour éliminer cette pollution des plages, et ce, avant que les marées montantes ne « dispersent les débris et qu’ils ne soient rejetés dans la mer et dans la chaîne alimentaire ».
Pour rappel, cette catastrophe environnementale puise son origine dans la collision, le 10 mars, entre le porte-conteneurs Solong et le pétrolier Stena Immaculate, à environ 20 km au large du Yorkshire, dans le nord-est de l’Angleterre. Un accident qui a déclenché d’énormes incendies à bord des deux navires. L’essentiel des feux a été maîtrisé après plusieurs jours de lutte. Seules des « petites poches de feu » sont toujours actives, par intermittence, sur le Solong.
Le Stena Immaculate, affrété par l’armée états-unienne, transportait environ 220 000 barils de carburant d’aviation, dont l’un des réservoirs a été « brisé » dans la collision. « Sur la base d’une évaluation effectuée par l’équipe de sauvetage, il a été confirmé que 17 515 barils de carburant Jet-A1 ont été perdus à la suite de l’impact et de l’incendie, a affirmé Crowley, l’opérateur américain du pétrolier, dans un communiqué. Le reste de la cargaison est en sécurité. »
Le contenu du porte-conteneurs Solong n’a quant à lui pas été révélé. Son propriétaire allemand s’est contenté d’expliquer, au lendemain de la collision, qu’il ne transportait pas de cyanure de sodium, contrairement à des informations initiales. Les enquêteurs, eux, continuent d’essayer de déterminer pourquoi le Solong a changé de cap et a heurté le Stena Immaculate.
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