Cannes : les États-Unis ont toujours des « préjugés sur les femmes » au cinéma selon Jodie Foster
C’est une icône du cinéma américain qui a choisi de prendre ses distances avec Hollywood. Présente sur la Croisette pour présenter de Vie privée, un thriller psychologique signé Rebecca Zlotowski, Jodie Foster a confié son goût croissant pour l’Europe et son éloignement assumé des États-Unis. À 62 ans, l’actrice doublement oscarisée s’autorise cette liberté : ne plus être « attachée » à son pays natal, maintenant que ses enfants sont grands.
Dans Vie privée, projeté hors compétition au Festival de Cannes, l’actrice incarne une psychiatre confrontée au décès mystérieux d’une de ses patientes, interprétée par Virginie Efira. Un rôle en français pour l’ancienne enfant prodige révélée dans Taxi Driver, qui foule à nouveau le tapis rouge cannois, près de cinquante ans après ses débuts.
« Je prends énormément de plaisir à travailler en dehors des États-Unis. »
Jodie Foster
Née aux États-Unis, Jodie Foster a remporté deux Oscars pour ses rôles dans Les Accusés (1989) et Le Silence des agneaux (1992). Âgée de 62 ans, Foster a commencé sa carrière à l’âge de 3 ans dans des publicités télévisées. Elle a depuis reçu de nombreuses distinctions, dont une Palme d’or d’honneur décernée à Cannes en 2021.
« Je prends énormément de plaisir à travailler en dehors des États-Unis », confie-t-elle, soulignant que le système européen accorde davantage de latitude aux réalisateurs. Contrairement à Hollywood, où les studios imposent des cadres rigides - un film doit être un thriller ou une comédie, jamais les deux -, l’Europe se distingue par une plus grande souplesse narrative. « C’est précisément pour ça que les cinéastes aiment venir ici », affirme-t-elle.
Elle-même réalisatrice, Jodie Foster déplore aussi le manque d’opportunités accordées aux femmes derrière la caméra aux États-Unis. « J’ai tourné dans une soixantaine de films, et jusqu’à récemment, je n’avais travaillé qu’avec une seule réalisatrice. C’est incroyable, non ? », s’interroge-t-elle. En Europe, souligne-t-elle, une « tradition féminine » existe de longue date.