Les Bourses mondiales sont fébriles devant la perspective d'un "shutdown" américain. Le vice-président américain JD Vance a affirmé, lundi 29 septembre, que les Etats-Unis se dirigeaient vers une paralysie de l'Etat fédéral, après l'échec de négociations avec l'opposition démocrate et alors que la date limite de mardi soir s'approche inexorablement. A l'issue d'une rencontre à la Maison Blanche entre Donald Trump et des chefs démocrates au Congrès, le numéro 2 de l'exécutif américain a dénoncé devant la presse le fait que selon lui les démocrates mettaient "un pistolet sur la tempe des Américains" avec leurs demandes pour éviter un "shutdown".
"Ils viennent ici pour dire 'si vous nous donnez pas tout ce que nous voulons, nous allons mettre l'Etat à l'arrêt'", a affirmé le vice-président républicain à la presse. "Nous estimons que c'est grotesque, nous estimons que c'est totalement inacceptable", a martelé JD Vance. Avant cela, le chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, avait déclaré que des "différences considérables et significatives" demeuraient entre les deux camps pour éviter une paralysie de l'Etat fédéral.
Les démocrates récalement le retour d'"Obamacare"
A minuit dans la nuit de mardi à mercredi, sans adoption d'un texte budgétaire même temporaire, les Etats-Unis se trouveront en situation de "shutdown", avec pour conséquence la mise à l'arrêt de la plupart des services fédéraux. Une situation très impopulaire donc, que démocrates comme républicains tentent traditionnellement d'éviter tout en rejetant la responsabilité sur le camp rival. D'autant plus dans la perspective des élections législatives de mi-mandat en novembre 2026, lors de laquelle la majorité présidentielle au Congrès sera remise en question.
A un peu plus de 24 heures de la date limite, chacun campe cependant dans ses retranchements. D'un côté, les républicains proposent une extension du budget actuel jusque fin novembre. De l'autre, les démocrates veulent obtenir le rétablissement de centaines de milliards de dollars en dépenses de santé, notamment dans le programme d'assurance santé "Obamacare" pour les ménages des classes populaires, que l'administration Trump a prévu de supprimer avec sa "grande et belle loi" budgétaire adoptée en juillet.
Si les républicains disposent de la majorité aux deux chambres du Congrès, le règlement du Sénat fait qu'un texte budgétaire devra être adopté à 60 voix sur 100, nécessitant donc sept voix démocrates. "Nous ne soutiendrons pas un projet de loi partisan des républicains qui continue d'éviscérer les soins de santé des Américains ordinaires. Point à la ligne", a déclaré Hakeem Jeffries dans la foulée de sa rencontre avec Donald Trump. Mais la Maison Blanche semble ne pas vouloir céder un pouce de terrain à l'opposition.