«Faire tabula rasa»: Bruno Le Maire, ministre de la Transition sémantique

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Appeler à «faire table rase», en quelque domaine que ce soit, c’est toujours appeler à la révolution. Elle supposerait que l’on en revienne à la racine de certains maux et «migraines» afin de l’arracher. Lafargue Raphael

Le ministre de l’Économie aurait-il renoncé à la langue française de peur d’être incompris? À moins que ce ne soit l’inverse. Qu’il ait choisi le latin afin de ne pas être compris.

Cet article est issu du Figaro Magazine

«Tabula rasa.» Tel est l’objectif donné à ses ministres délégués, par Bruno Le Maire, le 12 février, à Bercy: «La tabula rasa, voilà […] notre maître mot ; tabula rasa de ce qui est inutile ; tabula rasa de ce qui coûte à nos entrepreneurs […] et qui ne rapporte rien à nos compatriotes ; tabula rasa de la complexité qui donne des migraines ; tabula rasa de tout ce qui crée de l’anxiété administrative chez ceux qui créent de la richesse.»

Désormais, on ne fera donc plus «table rase», on fera «tabula rasa». À quoi rime ce séisme sémantique doublé d’une anaphore? «À rien», répondrait un malveillant puisque les deux expressions sont synonymes. Un plus malveillant encore demanderait: pourquoi y a-t-il ce rien plutôt que quelque chose? Redoutable question. Le ministre de l’Économie aurait-il renoncé à la langue française de peur d’être incompris? À moins que ce ne soit l’inverse. Qu’il ait choisi le latin afin de ne pas être compris.

Car, appeler à «faire…

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