Léon Marchand (5/5) : le plan Paris 2024

Léon Marchand a remporté cinq médailles aux Jeux olympiques de Paris 2024, quatre en or et une en bronze en relais, mais pour comprendre comment il en est arrivé là, il faut remonter en arrière, très en arrière. En 2019, plus de 5 ans avant les JO, un de ses entraîneurs le sait, "la génération 2024, pour l'instant, elle est ici. Il faut qu'on la fasse mûrir et progresser le mieux possible".

Le jeune Léon a 17 ans et ça en fait déjà 10, qu'il nage à Toulouse. Son plan, c'est Paris 2024, mais avant, il y a les Jeux de Tokyo, alors quand la Fédération française de natation lui demande dans une vidéo de présentation s'il préfère une médaille aux Mondiaux ou aux JO, il répond : "Médaillé olympique !" Finalement, pas de médaille au Japon, il est encore jeune, mais il participe quand même à la finale. Pour lui, c'est un déclic. "J'ai terminé sixième à Tokyo et ça m'a donné beaucoup de confiance en l'avenir, car j'étais à seulement quelques secondes des meilleurs mondiaux."

Pour rattraper et dépasser ces meilleurs nageurs mondiaux, il faut tout changer. Ses parents, anciens champions de natation, eux aussi, lui soufflent une idée : partir en Arizona. "Aller aux États-Unis et m'entraîner avec Bob Bowman a été une étape importante pour moi", dit le nageur. L'entraîneur ne tarit pas d'éloges sur le prodige toulousain. "Il est très minutieux, il travaille dur au quotidien. Chaque jour, il arrive et essaie d'élever un peu plus son niveau et en faisant ça, il élève celui de tous ses coéquipiers."

Pour viser l'or olympique, qui mieux que l'ancien coach de la légende Michael Phelps et ses 23 titres aux Jeux ? "Il a déjà participé sept fois aux Jeux olympiques, raconte Léon Marchand. Je pense qu'il sait comment gérer ça. Je fais confiance au processus et j'essaie de travailler de plus en plus dur chaque jour." "C'est amusant de le voir grandir en tant qu'athlète et il prend la natation très au sérieux, dit Bob Bowman. Ça n'a donc jamais été un problème et il a appris à gérer les choses en dehors de la piscine, ce que tout le monde doit faire quand on va à l'université".

Les deux travaillent en s'amusant, mais l'obsession, c'est bien Paris 2024 et le coach planifie tout. Chaque saison, chaque stage, chaque compétition intermédiaire doit servir ce but. À l'entraînement, Léon travaille son physique dans l'eau plutôt qu'en salle. Il peaufine sa technique sur les quatre nages, papillon, dos, brasse et crawl, mais ce n'est pas tout : ses siestes et son alimentation sont calibrées à la perfection.

La fusée Marchand aux championnats du monde de 2023

Dans la piscine de Fukuoka au Japon, le nageur enchaîne les médailles et les records. Tout le monde comprend alors qu'il ne peut plus se cacher. "Je ne veux pas m'arrêter là, explique-t-il après son titre sur le 400 m 4 nages et le record du monde, le 23 juillet 2023. Je veux faire les Jeux de Paris, faire quelque chose à Paris, faire quelque chose à Los Angeles". 

"Je ne veux pas faire comme Phelps, je veux faire comme Léon Marchand."

Léon Marchand

"J'aimerais bien être champion olympique à Paris. Ce sera le bon moment devant le public français."

Depuis ce jour-là, tout s'accélère, les médias se l'arrachent, mais lui, veut revoir chaque détail à la loupe, les départs, les virages et les coulées, encore et encore. Une vie faite de répétitions de longueurs dans la piscine et plus on s'approche, plus l'impatience se fait sentir. "Ça va être énorme, raconte Léon Marchand à la télévision américaine, quelques mois avant les Jeux de Paris. Tous les meilleurs nageurs seront là. En plus, je reçois beaucoup de soutien depuis chez moi. Je suis très excité à l'idée d'être de retour là-bas."

Ça y est, le corps est prêt, le mental aussi. Il faut gérer le bruit de la foule parisienne, mais il est là où il a toujours rêvé d'être. Là où tout a été pensé pour y arriver et décrocher ces quatre médailles d'or. La suite de l'histoire est connue et déjà rentrée dans les annales olympiques.