Tensions diplomatiques : 12 fonctionnaires français sont sommés de quitter l’Algérie sous 48 heures
Si la crise entre la France et l’Algérie semblait s’être apaisée, les tensions ont ressurgi. Les autorités algériennes ont demandé à douze fonctionnaires français en poste en Algérie de quitter leur territoire, a annoncé, ce lundi 14 avril, le ministre des affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot dans une déclaration écrite transmise à des journalistes, précisant que cette décision était une réponse à l’arrestation de trois ressortissants algériens en France.
Le chef de la diplomatie française a répondu en retour que si Alger expulsait ses agents, les autorités françaises seraient prêtes à une riposte immédiate. Une annonce qui intervient une semaine après que Jean-Noël Barrot s’est rendu à Alger à la suite d’un premier dialogue après des mois de crise d’une intensité rare lors d’un coup de téléphone le 31 mars entre les deux présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron.
L’arrestation d’un agent d’un consulat algérien
« Je demande aux autorités algériennes de renoncer à ces mesures d’expulsion sans lien avec la procédure judiciaire en cours », a affirmé Jean-Noël Barrot dans sa déclaration. « Si la décision de renvoyer nos agents était maintenue, nous n’aurons d’autre choix que d’y répondre immédiatement », a-t-il averti. Parmi les agents qu’Alger souhaite expulser, certains sont fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, a indiqué à l’Agence France-Presse une source diplomatique.
Cette sommation du gouvernement algérien intervient près la mise en examen puis le placement en détention en France, samedi, de trois hommes – dont l’un est employé d’un consulat d’Algérie à Paris – pour « arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le 7e jour », en relation avec une entreprise terroriste, selon le parquet national antiterroriste (Pnat) français.
Ces hommes sont soupçonnés d’avoir été impliqués dans l’enlèvement, à la fin d’avril 2024, sur le sol français, de l’influenceur algérien Amir Boukhors, surnommé Amir DZ. Ces hommes sont aussi poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Le ministère algérien des Affaires étrangères avait tonné samedi 12 avril au soir contre « ce nouveau développement inadmissible et inqualifiable (qui) causera un grand dommage aux relations algéro-françaises ».
Cet épisode est en décalage avec l’annonce, la semaine dernière, par le ministre français des Affaires étrangères, d’« une nouvelle phase » pour les relations entre Paris et Alger, à l’issue d’un entretien avec son homologue Ahmed Attaf et surtout avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune le 7 avril. Jean-Noël Barrot avait alors déclaré : « Nous avons des divergences, mais les liens qui nous unissent doivent nous conduire à reprendre le dialogue et à réinstaurer la coopération ». À l’inverse, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avait décidé, dès le mois de janvier, de faire des relations entre Paris et Alger un thème de surenchères électoralistes.
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