Droits de douane : l’effet Trump commence à se faire sentir sur le marché du pétrole
Selon à la fois l’Opep et l’AIE, les tensions commerciales vont contracter l’activité économique mondiale et donc entraîner une moindre consommation de brut. C’est le schéma traditionnel : la perte de confiance des industriels entraîne la prudence, le ralentissement très probable des processus de production et donc une demande moins importante en pétrole pour faire tourner la machine.
Selon les différentes prévisions, la demande n’augmenterait que de 790 000 barils par jour sur l’année contre plus d’un million prévu initialement. La croissance de la demande mondiale ralentirait encore davantage en 2026, essentiellement tiré par la Chine et l’Inde mais insuffisamment pour entretenir la dynamique générale.
Maintenir les cours de l’or noir à tout prix
Faut-il s’attendre à une incidence directe sur les prix du pétrole sur le marché mondial ? Pour l’instant, les opérateurs attendent de voir comment va évoluer la politique américaine et tout va dépendre des négociations commerciales qui vont se dérouler dans les 90 jours, période de répit fixée par Donald Trump dans l’application de ses droits de douanes prohibitifs. Et s’il y a bien des observatrices sur le qui-vive, ce sont les pétromonarchies, les émirats et autres États du Golfe persique qui vivent de la rente pétrolière. Il serait illogique que ces pays, dont les budgets publics sont alimentés par les revenus de la production pétrolière, ne réagissent pas à la baisse de la demande par le reste du monde.
Leur attitude sera de tout faire pour maintenir les cours de l’or noir. Pour ce faire, ils joueraient sur les volumes de production et le marché s’organiserait alors selon la règle du ‘"tout ce qui est rare est cher"’, avec les répercussions que l’on peut imaginer sur les prix de l’essence à la pompe. Ne paniquons pas car nous n’y sommes pas encore. Pour l'instant, le prix du baril est favorable car, avec un dollar en baisse, nous achetons notre pétrole moins cher. Mais pour combien de temps encore ? Après l’inflation générée par les droits de douanes, la hausse ou du moins la volatilité des prix du carburant à la pompe pourrait être le prochain effet de la politique Trump sur l’économie mondiale.