Les milliards d’investissements promis à l’armement ont la peau des critères ESG environnementaux et sociaux

Le « réarmement » promulgué par Emmanuel Macron a déjà fait une victime : les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. Ces critères ESG font partie du reporting extra-financier imposé aux grandes entreprises financières par la loi sur la Transition énergétique pour la croissance verte de 2015, puis le règlement européen SFRD de 2021, afin de les inciter à inscrire leurs investissements dans le cadre des objectifs du millénaire de développement durable de l’ONU. Des objectifs climatiques, sociaux ou de santé qui ne collent pas vraiment avec ceux d’augmentation de production de l’industrie de l’armement.

Qu’à cela ne tienne. L’heure est à donner un nouvel élan au secteur de la défense. Or, les 413 milliards d’euros d’argent public, budgétés dans la loi de programmation militaire 2024-30, n’y suffiront pas. Le gouvernement attend des investisseurs privés qu’ils prennent leur part. Les banques françaises financent déjà l’effort de guerre à hauteur de 37 milliards d’euros. Les assureurs, pour 20 milliards. Il manque de 1 à 3 milliards d’euros de financements en fonds propres sur les 5 prochaines années pour que les 4500 entreprises du complexe militaro-industriel tricolore parviennent à accélérer les cadences.

2600 milliards d’épargne