Aux États-Unis, un juge bloque les expulsions d'étrangers asiatiques vers la Libye
Alors que l'administration Trump cherche des pays tiers pour y envoyer des migrants, comme elle l'a fait au Salvador, un juge fédéral américain a bloqué temporairement, mercredi 7 mai, les expulsions d'étrangers d'origine asiatique vers la Libye.
À lire aussiTrump et Bukele, une entente parfaite dans leur lutte contre les gangs
Le juge Brian Murphy estime que ces expulsions privent les migrants menacés d'expulsion ailleurs que vers leur pays d'origine d'une opportunité "significative" de se défendre devant la justice.
La justice avait été saisie en urgence par les avocats de personnes originaires du Laos, des Philippines et du Vietnam qui risquaient selon eux d'être expulsées de façon "imminente" vers la Libye, "un pays notoirement connu pour des violations des droits humains", notamment envers les migrants.
Démenti en Libye
Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio avait annoncé fin avril la volonté des États-Unis de trouver d'autres pays que le Salvador pour y renvoyer des migrants. Deux personnes au fait des négociations, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, avaient indiqué que le Rwanda figurait parmi les pays possibles. Des médias américains, dont la chaîne CNN, ont aussi évoqué la Libye.
Interrogé mercredi à ce propos, Donald Trump a répondu qu'il n'était pas au courant. Le président américain a promis d'expulser des millions d'immigrés sans papiers mais plusieurs de ses décisions en ce sens ont été bloquées par des juges, ce qui suscite régulièrement sa fureur.
À lire aussiL’affaire Kilmar Abrego Garcia, symbole des errements de l’administration Trump
Le Gouvernement d'unité nationale (GNU) libyen a pour sa part démenti mercredi un quelconque accord avec Washington pour l'accueil de personnes expulsées par les États-Unis.
En proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est dirigée par deux gouvernements rivaux : le GNU, reconnu par l'ONU basé à Tripoli (ouest) et dirigé par Abdelhamid Dbeibah, et un exécutif à Benghazi (est) contrôlé par le maréchal Khalifa Haftar et ses fils. Le ministère des Affaires étrangères de l'exécutif de l'Est a également "démenti l'existence de tout accord ou entente concernant l'installation de migrants quelle que soit leur nationalité".
Avec AFP