L'éditorial du Figaro, par Éric Neuhoff : «Michel Blanc, sur un malentendu»

Les antihéros meurent aussi. Michel Blanc a dû partir sur un malentendu. C'est la première fois qu'il ne nous amuse pas. Avec son crâne chauve, son air affolé, ce visage rond et pâle que traversait parfois un lumineux sourire, ce second rôle valait bien d'être en haut des génériques. Dans la cour de récréation, il était sûrement la tête de Turc. Au lycée Pasteur de Neuilly, il s'installait sans doute au fond de la classe. Pour le public, il restera éternellement Jean-Claude Dusse, avec sa mèche à la Giscard. Ce rôle de dragueur calamiteux lui collait à la peau.

Son physique maladroit, il l'avait transformé en atout. On n'oublierait pas ses sautes d'humeur, ses menues lâchetés. Il n'y avait pas que ça. On se souvient du moniteur de colonie piquant une crise au bord d'une piscine, du mari timide rudoyé - le mot est faible - par Depardieu. Il y eut aussi, il y eut surtout Monsieur Hire, le tailleur livide qui observait sa voisine dans son pardessus gris comme les murs. Ce comique…

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