Naufrage au large de Lampedusa : six exilés noyés, 40 personnes toujours disparues

Un nouveau drame alourdit le sinistre bilan des vies englouties par la Méditerranée. Ce mercredi 19 mars, au moins six personnes ont été retrouvées mortes dans le naufrage d’un bateau de migrants au large de Lampedusa, île italienne encore marquée par le naufrage du 13 octobre 2013. 40 personnes sont toujours disparues et dix personnes, dont quatre femmes et six hommes, ont été secourus.

Un bateau pneumatique d’environ dix mètres de long transportant des Camerounais, des Maliens, des Gambiens et des Ivoiriens en traversant la Méditerranée s’est dégonflé avant de prendre l’eau, d’après le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR). Chiara Cardoletti, représentante du HCR en Italie, en s’appuyant sur le témoignage des survivants, affirme sur X que ces derniers sont partis « le 17 mars de Sfax, en Tunisie », constituant un groupe de 56 personnes.

La mer Méditerranée, véritable « cimetière marin »

La mer Méditerranée, à l’image de la Manche et de l’océan atlantique, continue de constituer un véritable « cimetière marin » pour les personnes exilées. Ce même mercredi 19 mars, le corps d’un homme a été repêché dans la Manche au large d’Equihen-Plage dans le Pas-de-Calais, alors qu’il tentait de rejoindre l’Angleterre. Un autre a été hospitalisé en état d’hypothermie.

Cette nouvelle catastrophe s’ajoute au lourd bilan de l’Organisation mondiale pour les migrations, paru en décembre 2024, qui ne recense pas moins de « 40 000 exilés ayant péri en Méditerranée centrale » depuis 2014. Pour l’année 2024 à elle seule, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés fait état d’un sombre record : 2 368 décès.

Les migrants venant d’Afrique subsaharienne vivent souvent dans des conditions très précaires en Tunisie, subissant des discriminations, des violences et une détérioration des droits humains. Tunisiens noirs et subsahariens sans-papiers sont confrontés au discours haineux du président tunisien actuel, Kaïs Saïed.

En tentant d’empêcher à tout prix l’arrivée d’exilés sur son territoire par le biais d’accords bilatéraux avec la Tunisie, l’Italie contribue aussi à créer des conditions où les exilés, navigant dans des embarcations précaires, périssent en mer.

Depuis le début de l’année et jusqu’au 18 mars, 8 743 migrants ont débarqué en Italie contre 8 630 au cours de la même période en 2024, selon le site du ministère de l’Intérieur.

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