Le marché automobile européen maussade, entre recul des immatriculations de voitures neuves et nouveaux droits de douane aux États-Unis

Morosité persistante sur le marché automobile français. Les immatriculations de voitures neuves ont encore reculé de 7,7% en juillet par rapport au même mois l'année dernière, selon les chiffres de la Plate Forme Automobile, qui regroupe constructeurs et équipementiers. Une baisse continue depuis le début de l'année, avec une diminution de 34% de voitures neuves à moteur essence depuis le début de l'année et moins 41% pour les voitures diesel.  

De plus, cette baisse n'est pas compensée par un report intégral vers les modèles hybrides ou tout électriques. Tous les constructeurs ou presque en subissent donc les conséquences, même ceux qui ont le plus misé sur l'hybride comme Peugeot ou Toyota, dont les résultats sont en recul en juillet.

Reste que le marché français est désormais dominé par les modèles hybrides, avec 53% des ventes totales le mois dernier, contre seulement 17% pour l'électrique, qui patine toujours malgré le lancement de nombreux nouveaux modèles récemment, et en attendant le retour de l'opération de leasing social en septembre qui devrait alors booster le marché. La voiture électrique la plus vendue ces derniers mois reste la R5 mais elle n'occupe que la 13e place du classement total des ventes, toujours dominé par la Renault Clio, la Peugeot 208 et la Dacia Sandero.

De possibles suppressions de postes massives

Les ventes sont également en baisse en Europe, à cause, notamment, des nouvelles annonces sur les droits de douane aux États-Unis, mais aussi la concurrence accrue des voitures chinoises et le basculement vers l'électrique. Dans ce contexte, les constructeurs français et européens pourraient être menacés, à terme, de faillite et de disparition. En tout cas, cela fait partie de craintes déjà exprimées publiquement.

Les résultats financiers publiés ces derniers jours témoignent des difficultés de la plupart d'entre eux. Stellantis, issu de la fusion entre le français PSA et Fiat-Chrysler, a ainsi annoncé une perte de 2,3 milliards d'euros entre janvier et juin. Mercedes, de son côté, est resté dans le vert, mais avec un bénéfice en baisse de 69% sur un an au 2e trimestre, quand le géant Volkswagen enregistre une baisse de 36%.

Les constructeurs allemands, très dépendants des marchés américain et chinois, vont payer cher la facture des droits de douane aux États-Unis : 400 millions d'euros de charges provisionnées au 1er semestre rien que pour Porsche. D'où des craintes très directes sur l'emploi, avec 70 000 suppressions de postes redoutées en Allemagne, dont la moitié chez Volkswagen. La situation des groupes français apparaît moins inquiétante en comparaison même si Renault a dû revoir à la baisse le mois dernier ses perspectives financières pour cette année et annoncé un gel des embauches au niveau mondial jusqu'au 31 décembre.