La France « risque de perdre le contrôle de la corruption », selon l’ONG Transparency International
Le constat est accablant : la France est une mauvaise élève de la lutte anti-corruption. L’ONG Transparency International s’en alarme : le pays « risque de perdre le contrôle de la corruption ». Depuis dix ans, l’association publie son « indice de perception de la corruption dans le monde », dont le dernier volet est peu glorieux pour l’Hexagone. Classé 25e du classement mondial de 2024, le pays perd cinq places par rapport à l’année précédente et obtient un score de 67, bien loin de ceux obtenus par d’autres pays européens comme l’Allemagne.
Une comparaison d’autant plus nécessaire qu’« on se retrouve en dessous de la moyenne des pays considérés comme des démocraties complètes », s’inquiète Florent Clouet, délégué général de Transparency International au micro de France Inter. Au même niveau que le Qatar, les Bahamas ou Taïwan et bien loin de la « République exemplaire » promise il y a sept ans par Emmanuel Macron. Transparency International « fait le constat de l’absence de volonté, tous bords politiques confondus, depuis plusieurs années, de lutter efficacement contre les atteintes à la probité ».
Une profonde crise politique à l’origine
Selon Transparency International, cette chute dans le classement serait le reflet de « la profonde crise politique et de confiance que traverse le pays depuis plusieurs mois ». « Le maintien de ministres mis en examen dans leurs fonctions, la remise en question des règles de non-cumul des mandats… sont autant d’initiatives susceptibles d’avoir alimenté la perte de confiance vis-à-vis du personnel politique. », abonde l’association.
Pour remédier à la situation, l’ONG propose des recommandations, comme celles « d’obliger les parlementaires, les membres de l’exécutif et leurs conseillers à rendre publics leurs rendez-vous avec les groupes d’intérêt », de « mettre en place un contrôle continu des comptes de campagne », d‘« étendre les pouvoirs de contrôle de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques » et enfin de « renforcement des moyens du Parquet National Financier ».
En 2022, l’association a déjà épinglé le bilan du premier mandat d’Emmanuel Macron, jugé « bien maigre au regard des ambitions affichées » en termes de lutte anticorruption et de promotion de la probité publique. « Cinq années rythmées par les réformes, mais aussi par les affaires et la tentation de limiter les contre-pouvoirs », relatait Transparency International.
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